▫️𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒖𝒍𝒖𝒎 𝑋𝑋𝑋𝑰▪️

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Interminable, lassant et atroce.

Accoudé à la rambarde en fer de ma fenêtre, je regarde au loin, habitué à ce paysage forestier depuis maintenant deux longs jours. L'air est froid et pourtant, il me permet de me sentir mieux, son odeur caractéristique ayant un pouvoir sur moi. Au loin, les oiseaux volent et me montrent à quel point je ne suis pas libre.

Par ailleurs, je n'ai aucune nouvelle du trafic, comment les transactions se passent, comment les réunions se déroulent. En fait, Taehyung à repris le flambeau pour une durée indéterminée et ne me parle pas de ce qui s'y passe, ce qui me pousse à croire que je suis réellement inutile.

Murray vient souvent me voir pour me demander si je vais bien. Son attention est la seule chose qui me fait un peu sourire, ayant retrouvé mon allié du début de cette mission. Quand bien même, je trouve parfois que ces interventions ne sont pas nécessaires et que ma jambe ne guérira pas plus vite même s'il vient me voir plusieurs fois par jours.

Néanmoins, ces dernières 48 heures m'ont fait faire un bond dans le passé, une sorte de traçage du début de cette année démente et que je ne peux croire réelle. Que je sois près du feu de cheminée ou bien, près de la fenêtre.

Mais il y a aussi un désavantage à cela.

En effet, depuis, mes maux de têtes sont revenus et ne sont pas partis. Me faisant devenir fou, peut-être jusqu'à vouloir me fracasser le crâne. A chaque effort, je sens un peu plus mon cœur battre dans mes tempes, comme si mon cerveau se retournait.

Là encore, à regarder à travers cette fenêtre, j'ai mal. Le sang chaud qui pulse dans mes veines me picote la peau et j'ai l'impression que mon corps est sur le point de flancher. Mes mains moites se déposent sur mes yeux, les frottant d'une fatigue chronique.

Je referme la fenêtre avec difficultés, me retournant pour m'asseoir sur un des fauteuils. Toutefois, c'est sans compter sur ma vision qui, tout a coup, se trouble.

Jimin mon chéri ne reste pas là. articule la voix de ma mère.

Brusquement, je regarde autour de moi.

Dégage d'ici, tu n'y a plus ta place !

Cette fois, le ton grave de mon paternel tourne en boucle dans ma tête.

La douleur me contraint à clore les paupière cependant, des flashs me parviennent et je suis incapable de les réprimer.

Mon père frappe ma mère, d'une violence qui l'a fait saigner sur le coup. Mes larmes coulent, je le vois s'approcher de moi et lever la main avant que ma mère ne le pousse. S'enchaîne alors une bataille entre eux, le genre de dispute qui finit très mal.

Je n'ai plus la notion du temps, je suis perdu.

Mes pensées me guident, mon mal me tue, et les flashs se pointent par milliers dans mon cerveau, je ne sais plus qui je suis, quel rôle j'ai dans ce que je vois, si c'est réel, si ça ne l'est pas.

D'autres images, cette fois, elle me prend dans ses bras, les yeux gonflés par les larmes et un cocard à l'œil. Je suis impuissant et mes émotions sont fortes, incapable de pouvoir les réguler. Je suis spectateur de l'inévitable, de mon inconscient qui me rappelle ces choses, me les envoyant comme des gifles.

Je suis faible.

La vision toujours aussi trouble, je tente de sortir de ma chambre, me cognant à tous les meubles, manquant de tomber ou de sombrer à chaque pas que j'effectue. Mon organe vital s'agite, me fait comprendre que ce qu'il se passe n'est pas normal. Je me frotte les yeux, en vain, je suis toujours enfermé dans ce mal et ce brouillard.

Projet 7 : Abolition T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant