▫️𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒖𝒍𝒖𝒎 𝑋𝐿𝐼▪️

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Le vent souffle dans mes cheveux, l'odeur de pin s'infiltrant dans mes narines. Autour de moi, il n'y a qu'un océan d'arbres sombres et je grimpe difficilement les petites collines.

— Murray, attends-moi !

Je me plains à cause de la douleur qui me prend dans les mollets, je suis étonnamment essoufflé. Mon allié me regarde de haut, une risette moqueuse scotchée au visage.

— T'as qu'à pas être un escargot. Jim sérieusement, on va finir par coucher dans les bois à ce rythme.

Mes paumes de mains prennent appuie contre mes cuisses et je réussis à atteindre Jacob. Finalement, je n'ai même pas la force de lui faire regretter cette "petite promenade matinale".

— C'est pas grave, on a la journée avant que les esprits de Washington Island viennent nous kidnapper. Je me moque.

Il rit à gorge déployée tel l'immature qu'il est, s'asseyant, pour mon plus grand bonheur, en haut de cette énième colline afin d'observer le lever du soleil.

Je copie son action avec satisfaction et le silence s'empare de nous, admirant l'astre de feu s'élevant dans le ciel. En fait, il vient percer à jour cette forêt sombre et mystérieuse de ses rayons. D'un coup, cet endroit paraît moins angoissant et je ferme les yeux, prenant une grande goulée d'air.

Soudainement, ce que je voulais dire à Jacob me revient.

— Au fait, j'ai retrouvé ce que je voulais te dire tout à l'heure. dis-je en ouvrant difficilement les yeux, aveuglé par le soleil.

— Ah oui, c'est vrai. Et du coup ?

— Et bien, je me suis rendu compte que mon père ne m'a pas appelé depuis très longtemps. Je ne saurais même pas dire combien de temps.

Il réfléchit, s'appuyant sur ses bras lorsqu'il se penche vers l'arrière.

— Je lui ai pourtant dit que j'avais des preuves, même si elles sont fausses. Tu crois que quelqu'un pourrait le lui avoir dit ?

— Je ne pense pas, dit-il enfin, peut-être qu'il te fait confiance.

Je pouffe.

— Tu n'as pas passé assez de temps en sa compagnie pour dire ça.

Il penche la tête sur le côté et m'interroge du regard.

— J'ai l'impression qu'il prépare quelque chose dans mon dos, le genre de truc vraiment pas clair tu vois ?

Mon interlocuteur se pince les lèvres, brûlant d'envie de me rire au nez.

— Tu devrais arrêter de regarder la télé, Jim.

— Je savais que tu trouverais ça con mais il a toujours mis une pression sur ce que je lui devais. En plus de ça je ne l'ai jamais appelé ni mis au courant de quoique ce soit.

— Je pense surtout que tu pètes un câble, il se relève, me toisant, allez viens, on va grimper l'Everest !

Sa bonne humeur casse tout type de questionnement sans but et nous passons la matinée bercée par ses blagues. L'hilarité d'une de ses chutes contre de la mousse restant ainsi gravé dans ma tête, faisant après coup attention là où je mets les pieds.

Après un moment de marche, nous redescendons.

— J'ai quelque chose à te montrer mais pour ça, il faut qu'on aille à l'aérodrome.

Le fameux.

— Sérieux, on va ou ?

Il me devance, sourire en coin.

Projet 7 : Abolition T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant