▫️𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒖𝒍𝒖𝒎 𝑋𝐿𝐼𝐼𝐼▪️

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Les roues du minivan frôlent rapidement le sol, nous conduisant au Manoir après une énième mission. La semaine qui fait suite au week-end à Denver se révèle chargée, comptant déjà plus de trois missions. Fort heureusement pour moi, elles se sont toutes passées dans le calme, ou au moins, sans armes ni couteau.

Je jette un œil à mon téléphone vérifiant l'heure.

Soudainement, mon cœur s'emballe.

Le verglas envoie la voiture hors de la route et j'ai l'impression de sombrer dans le vide. Après seulement une seconde, le devant du véhicule percute violemment quelque chose, écrasant le pare-choc. Je tremble, tenu simplement par la ceinture de sécurité. Ma salive a disparu et je regarde en face, tendant la main vers l'épaule du conducteur.

Puis la porte s'ouvre et on me sort de force, me mettant en sécurité sur le côté de la route. Alors que les autres hommes s'affairent à dégager le conducteur, je ferme les yeux, contenant la peur qui m'a assaillie.

— Vous allez bien Monsieur ?

— Oui, je mens, et le conducteur ?

— Il n'a rien, heureusement.

— Bien, rentrons sans faire plus de vagues.

— C'est que, commence l'homme en se grattant la nuque, Monsieur Kim est au courant et exige aux hommes de se rassembler au Manoir.

Je frotte mes yeux avec mon pouce et mon index, épuisé. Je cache mes mains tremblantes dans mes poches et nous reprenons la route dans un calme olympien et bien plus lentement. Le van accidenté sera dégagé au plus vite de la chaussée, pour l'heure, je vais devoir faire face à la colère de Taehyung.

La tension devient de plus en plus électrique à mesure que nous approchons le Manoir et je peux voir l'un des hommes frotter ses mains entre elles à cause du stress. Je souffle, et nous descendons tous. Je passe la porte en premier, suivit par la ribambelle d'individus vêtus de noir.

Tels des robots, ils se placent dans le hall d'entrée l'un à côté de l'autre, la tête baissée, les mains jointes devant eux.

— Vous êtes complètement inconscients, ma parole ! Tonne la voix grave.

Je me surprends à frémir de terreur.

Voyant que personne ne répond, il ajoute :

— Ne voyez-vous donc pas clair quand vous conduisez ? Vous savez que vous êtes ici pour assurer une certaine sécurité ? Et en plus de ça vous...

— Taehyung. Je le coupe, subissant son regard noir.

Il contracte la mâchoire et le voir baisser le regard face à moi me rend perplexe.

— Rentrez chez vous, la semaine prochaine est aussi chargée. Je conclus, les laissant enfin partir.

Robotisés, ils s'en vont, me sentant mal pour eux.

Lorsque la porte se referme sur le dernier, Taehyung se jette presque sur moi, ses pupilles vadrouillent farouchement sur mon visage. Ses mains délicates emprisonnent mon cou, repoussant son contact.

— Je vais bien, n'en fait pas tout un plat.

— Tu saigne à l'arcade et à la lèvre, nie-t-il.

— Il m'est arrivé bien pire, j'argumente en regardant ma cuisse.

Il soupire et monte les escaliers pour rejoindre sa chambre. Je ne le suis pas, souhaitant le laisser réfléchir seul pour l'instant.

— J'ai déposé votre assiette, Monsieur, j'ai pensé que vous auriez faim. Dévoile Meredith en sortant du salon.

Projet 7 : Abolition T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant