Projet 7 : Abolition T1

▪️𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒖𝒍𝒖𝒎 𝑋𝑋𝑰𝑰▫️

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Fuyant Murray comme la peste, je me rends à l'extérieur sans prendre le temps de manger. Mon insomnie de cette nuit pesait lourd sur mes paupières, mais je suis incapable de faire face à mon allié en ce jour.

Je n'ai juste pas la force de lui expliquer tout ce que j'ai en tête.

En ce début d'après-midi toujours aussi festif, je choisis de m'aller à une fête foraine non loin de la Résidence et qui borde le fleuve Delaware. Une sorte de socialisation indirecte, un moment que je peux passer hors de tout, comme la veille.

Je traverse donc le hall, ayant préalablement mis un manteau et une écharpe épaisse qui m'empêchera d'attraper toute sorte de virus hivernaux. Les clés de la Porsche en main, je m'apprête à sortir lorsque j'entends mon prénom être articulé simultanément par deux voix différentes.

Surpris, je me retourne vers deux présences féminines, Madilyn et Aubree, le duo inséparable et jovial qui vient directement à ma rencontre.

- Salut, les filles, je ne pensais pas vous croiser ici ! J'amorce, plutôt content.

- Leon nous a dit que tu étais là, commence Aubree, alors on s'est dit que ce serait bien de passer te voir.

Je souris.

- Mais peut-être que tu allais quelque part ? Ajoute Madilyn en faisant référence aux clés que je triture.

- Et bien, justement, je me rendais à la fête foraine non loin d'ici, j'ai vu qu'elle avait l'air sympa on pourrait y aller ensemble ? Je propose.

Elles se regardent comme si elles communiquaient par télépathie.

- D'accord ! on te suit. Dis Madi avec entrain.

La joie qui émane d'elles me fait oublier un instant la nuit atroce que j'ai passée, prenant place à l'intérieur de la voiture. Sur le chemin, Madilyn, qui s'est assise côté passager, gère la musique et met l'ambiance, accompagnée de son amie qui chante à tue-tête.

Leur présence est une aubaine en ce jour qui s'annonçait tout sauf joyeux, encore et toujours assommé de questionnements.

Heureusement pour nous, l'endroit n'est pas encore bondé de monde et me facilite la tâche afin de me garer. Nous quittons l'habitacle, discernant un peu plus loin, les chansons entraînantes des machines.

- J'ai hâte de monter dans les manèges ! s'exclame Aubree en regardant au loin les attractions où l'on entend les gens crier.

- Ce sera sans moi, Aubree, tu sais que je hais les manèges à sensation.

Légèrement dans les vapes, je me contente de sourire en écoutant leur discussion.

- Tu es sûr que tu vas bien, Jimin ? t'as les yeux éclatés.

- Cherches pas, Madi, il a pas dormi de la nuit ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

- Je vous entends, vous savez ? Je m'indigne.

La blonde pouffe puis Madi ajoute :

- Mh, on ne te demandera pas ce que tu as fait toute la nuit, mais, c'est important le sommeil.

- Croyez-moi, j'aurais préféré faire ce que tu insinues plutôt que combattre une insomnie ! Je proteste, ricanant.

Visiblement, la fatigue me fait faire des blagues que je trouve moi-même déplacées à l'origine cependant, nous continuons de rire, marchant jusqu'à l'entrée du parc. Aussitôt, les centaines d'éclairages confèrent une tout autre ambiance, se reflétant sur nos visages admiratifs et enfantins.