Projet 7 : Abolition T1

▪️𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒖𝒍𝒖𝒎 𝑋𝑋𝑽𝑰▫️

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La sueur qui coule le long de mon visage et mon cou témoigne de ce long moment passé à courir. Bien que la température soit basse, mon petit footing matinal touche à sa fin, ouvrant la lourde porte du manoir. J'enlève mes chaussures et commence à gravir les escaliers, la respiration encore erratique.

— Stanislas, tu sais qu'il déteste les surprises ! Scande une voix féminine.

— Il y a toujours une part de positif dans ces fêtes d'anniversaire, tu le sais. Je suis certain qu'il apprécie tout de même un peu ! riposte-t-il.

Immobile en bas des marches, je continue d'écouter leur conversation, les sourcils froncés.

— Monsieur Kim à beaucoup de travail, j'exige qu'on passe outre un anniversaire en grande pompe, cela relève de l'inutile.

Hein ?

L'anniversaire de Taehyung ?

— Il va avoir trente-cinq ans, ça ne devrait plus le déranger, point. Tranche le vieil homme.

Trente-cinq ans ?

J'ignorais qu'il puisse y avoir huit ans d'écart entre lui et moi, mais à vrai dire, je comprends aussi pour quelle raison il est si réfléchi et mature.

Leur discussion animée cesse lorsque j'entends des talons frapper le sol et croise le regard de Meredith, comme prise au dépourvu.

— Bonjour, Monsieur Park, votre sport matinal a su vous remonter un peu le moral ? questionne-t-elle plus doucement.

Je hoche la tête puis lui sourit.

— Oui, merci. Je réponds, avant de gravir le reste des escaliers et me réfugier dans ma chambre.

En y entrant, je balance mes baskets plus loin et dézippe ma veste, me retrouvant avec mon t-shirt humide que je retire également, m'asseyant ensuite devant le feu de cheminée.

Son anniversaire.

Tournant en boucle dans ma tête, mordant mes lèvres, le silence environnant m'amène dans mes pensées.

Devrais-je faire quelque chose pour lui ?

Après tout ce qu'il m'a offert le jour de Noël ?

— Argh ! C'est insensé ! je grogne, me levant du fauteuil. Je dois le détruire, pas lui offrir des cadeaux !

Suite à cela, je vais prendre ma douche, mais là encore, ces dérangeantes pensées surviennent et me poussent même à trouver une solution.

Puis je me rappelle de sa victoire à Philadelphie.

Le pari.

Une idée me vient alors, et je me dépêche de terminer ma douche, m'habillant un peu plus chaudement afin de sortir. Je saisis mon téléphone et tapote rapidement sur le clavier :

À Murray :
« Tu saurais ou je peux trouver la meilleure bouteille de Bourbon du coin ? »

Je fourre le téléphone dans ma poche et m'empare des clés du 4x4.

En fermant la portière, je reçois une notification :

De Murray :
« Il y a un artisan sur les côtes de Washington Island, je t'envoie l'adresse »

Ma réponse est un simple smiley, je néglige ensuite le smartphone sur le siège passager et commence mon périple sur l'île. J'en découvre une nouvelle partie, bien plus au nord, révélant un paysage plus montagneux, m'enfonçant finalement dans ce panorama que l'on voit depuis les routes principales.