Projet 7 : Abolition T1

▫️𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒖𝒍𝒖𝒎 𝑰𝑋▪️

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Les rues de Chicago sont égayées par les éclairages accrochés sur les poteaux, les chants de Noël étant diffusés grâce à des haut-parleurs. Le rouge et le vert dominent, remarquant que chaque commerce dispose d'une décoration à l'effigie du père de cette tradition. Mes yeux s'illuminent, tel un môme dans un magasin de jouets. J'aime cette période estivale, et la magie de ce moment diffère de la Corée. Les gens semblent plus enjoués et arborent un sourire fier. L'odeur du chocolat chaud embaume chaque coin de rue et la patinoire résonne les cris amusés des enfants.

Je déambule tranquillement, les mains dans les poches. Murray m'ayant gentiment laissé cette liberté, j'ai sauté sur l'occasion. Pas que le manoir me déplaise, mais voir la civilisation me permet un peu de répit.

Me sentant presque heureux.

Mon deuxième mois aux États-Unis touche presque à sa fin, tout comme le mois de Novembre. Le froid est bel et bien présent et je l'avais sous-estimé en ayant pris qu'une petite veste. L'impatience m'a eu et je suis parti tel un voleur. Le trajet en ferry était passé rapidement, un taxi m'ayant ensuite déposé ici. Je frissonne et me maudis, sur le moment, souhaitant faire demi-tour.

Le passage piéton qui me sépare d'un taxi se voit rempli de véhicules, attendant.

Jusqu'à ce qu'un long manteau noir enveloppe mes épaules et mon corps tremblant.

Surpris, je me retourne et croise le regard sombre de Kim Taehyung, me scrutant de la tête aux pieds.

- Pourquoi êtes-vous sorti si peu couvert ?

Sa voix grave résonne dans tout mon être, rendant mes mains moites.

- J'étais pressé... sans doute. Je réponds, coupable, ressemblant à un enfant qui avait fait une bêtise.

Un léger sourire illumine ses traits.

Mon organe vital semble s'arrêter net, clignant plusieurs fois des paupières avant de scruter chaque aspect de son visage. Je ne l'avais jamais vu de si près et je dois avouer que sa beauté est frappante. Ses cheveux noirs sont bien coiffés, la mèche reposant sur son front le rend moins sévère, presque gentil. Puis, nos pupilles se croisent et je détourne le regard aussitôt, soumis à la noyade de ses yeux profonds.

Je me racle la gorge en contemplant le sol.

- Et vous, que faites-vous ici ? Je demande.

- J'avais une réunion pas très loin, et je vous ai aperçu en attendant mon chauffeur. Il affirme.

- Je vois. Dis-je, fuyant son regard.

- Souhaitez-vous rentrer avec moi ? Il propose.

Son geste me fait plaisir et je veux accepter, seulement, je n'ai pas encore visité la ville et l'ambiance extérieure me pousse à refuser.

- Et bien, je viens d'arriver alors, je ne compte pas partir maintenant.

- Ne vous en faites pas, je comprends. Il confie.

Une berline noire se gare sur le bas-côté, désignant celle-ci comme étant la sienne. Le conducteur ouvre la portière arrière, attendant qu'il monte.

Il s'y dirige, mais se tourne une dernière fois vers moi :

- Vous devriez vous rendre au Millennium Park, vous y trouverez l'arbre de Noël de la ville. Termine-t-il.

La porte claque et il disparaît ensuite dans l'amas de voitures.

Je reprends mon chemin, sillonnant le plus de rues que je peux. Je souris aux gens et les salue gentiment. Je prends même le temps de boire un chocolat chaud, aidant à réchauffer mes paumes. Son goût me rappelle ma mère, et les nombreuses gourmandises qu'elle me préparait. La nostalgie m'enveloppe et pique mes yeux, larmoyants.