▪️𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒖𝒍𝒖𝒎 𝑋𝑋𝑰𝑽▫️

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Assis sur le rebord de mon lit, mes paumes tiennent ma tête. Murray est debout, de dos, et regarde à l'extérieur, une tasse de café à la main.

La poursuite du plan B est la suivante, Jim, tu fais ce que tu veux et à ton rythme. Nous ne souhaitons rien t'imposer, même si au fond, nous n'avons pas le choix.

C'est aussi pour ça que tu voulais absolument savoir si j'éprouvais une quelconque attirance le matin avant de partir à Philadelphie ?

Ces mots n'avaient pas cette portée ce jour-là, c'était pour t'embêter. Toutefois, si jamais...

Tais-toi.

Cette fois, il obéit à ma demande, conscient qu'il ne faut pas me tourmenter davantage.

Ce que j'aimerai savoir, Jimin, c'est si tu ressens quelque chose pour lui qui pourrait aller au-delà de ce que tu penses, peut-être un désir ou que sais-je.

Non, il n'y a rien qui puisse m'attirer chez lui.

Mon mensonge doit se lire dans mes yeux, je ne le regarde pas, le visage toujours rivé vers le sol. Essayant de me convaincre que ce n'est pas le cas, en le disant à voix haute.

Ce qui m'inquiète le plus, c'est ton père, Jim.

La simple énonciation de son existence augmente encore cette sensation de dégoût.

C'est aussi ma préoccupation première, mais on ne peut pas lui dire la vérité.

Certainement pas, ce serait la mort assurée !

Je ris jaune, relevant la tête.

Je vais te laisser réfléchir à tout ça, on en reparle demain. Dit-il, reposant le mug sur la table en bois.

En passant, il me tapote l'épaule d'encouragements, me laissant seul face à mes réflexions.

L'esprit chamboulé par le changement complet de méthode, un nouveau point de départ, me ramenant au même niveau que lorsque je suis arrivé aux États-Unis. Et tout en imaginant la réaction de mon père concernant cela, la façon sèche de son ton et de ses menaces, les rappels à l'ordre qui me font retenir que je suis qu'un incapable. Des hauts le cœur m'assaillent, courant vers la salle de bain, mon repas de ce midi faisant route inverse dans mon organisme.

Victime de ce mal-être grandissant, je m'assois par terre, contre le meuble du lavabo et tente de retrouver la surface de cet océan dans lequel je me noie.

Après quelques minutes, je parviens à me relever et à faire face à mon miroir, plongeant ma main dans ma trousse de toilette afin de saisir une plaquette de codéine.

Une addiction de plus en plus accrue, pour un mal de plus en plus fort.

J'ouvre le robinet et passe l'eau la plus froide sur mon visage, me réveillant un peu. Je rejoins ensuite la pièce à vivre de la chambre et attrape mon manteau avant d'en sortir. En prenant l'ascenseur, je réfléchis avant d'appuyer sur un bouton, remarquant « rooftop » sur lequel je clique.

En moins de deux, j'y suis, découvrant une terrasse inhabitée, mouillée par la pluie qui avait dû tomber dans la soirée. Face à la ville et ses éclairages, je remets en cause cette vie démente dans laquelle je vis, que le silence traduit ce que je ressens en ce moment, l'allégorie d'une vie qui ne suit pas le cours que j'aimerai lui imposer. Pour quelle raison est-ce si difficile ? De garder l'espoir lorsque tout autour de moi s'écroule. La confiance et la réussite deviennent des pensées douloureuses, fausses et superficielles. Pour quelle raison je m'inflige tout ça ? Pourquoi je ne crie pas à l'aide ?

Projet 7 : Abolition T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant