Projet 7 : Abolition T1

▪️𝐸𝑃𝐼𝐿𝑂𝐺𝑈𝑆▫️

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Quelques heures plus tôt.

Je grimace alors que j'ai l'impression qu'une pointe s'est enfoncée dans mon torse. Je gémis puis tousse violemment, serrant les poings. J'ouvre les yeux, mais la seule chose que je rencontre c'est un plafond sombre.

Je ne sais pas où je suis.

En fait, je ne sais pas qui je suis.

Mon cerveau est un trou noir complet, comme une musique sans paroles, juste l'instrumental. Je m'assois, le regard perdu dans le vide. Rien ne me semble familier. Les murs blancs qui m'entourent, la lumière qui éclaire la pièce, tout est étrange, étranger. Je me sens comme un étranger dans ma propre peau.

Je m'efforce de me souvenir, de rassembler les morceaux de ma mémoire, mais c'est comme essayer de retenir de l'eau qui s'échappe entre mes doigts. Rien ne vient. Aucun nom, aucun visage, aucun souvenir. Je suis un livre dont les pages ont été arrachées, ne laissant derrière elles que des fragments de blanc.

Un frisson d'angoisse parcourt mon corps. Où suis-je ? Qui suis-je ? Ces questions tournent en boucle dans mon esprit, sans réponse. Je me sens comme un naufragé, perdu en pleine mer, cherchant désespérément ce que je connais.

Je ferme les yeux, essayant de calmer le tumulte qui fait rage en moi. Peut-être que si je me concentre assez fort, je trouverai un indice, un indice qui pourrait éclairer les ténèbres de mon esprit. Mais pour l'instant, je suis seul, perdu dans un océan d'oubli, avec seulement le silence pour compagnon.

— Monsieur, vous allez bien ?

Hein ?

Je fais face à un visage qui n'est qu'ignorance de ce monde, de mon propre monde dans lequel j'ai uniquement l'impression de renaître.

Je dois partir, je dois retrouver ce que j'ai perdu. Tout ça doit avoir un sens, c'est évident.

— Je dois partir.

— Pardon ?

— Je dois partir, aidez-moi.

L'inconnu se précipite dans une pièce et revient quelques minutes plus tard.

— Tenez, Monsieur.

Je prend ce qu'il me tend et me lève quittant la petite cabane dans laquelle j'étais. Je ne sais pas qui est cet homme ni ce que je suis censé faire.

Peut-être que je laisse derrière moi des choses qui valent cher.

Un pouvoir quelconque, une fortune.

Un amour, une famille.

Mais je pars, le cœur et le cerveau vide.

Fin...