Je ne cesse de cligner des yeux, cherchant à savoir ce que fait Yeonjun devant moi. Au regard qu'il me lance, je comprends que lui non plus ne s'attendait pas à ma présence en ce lieu.
— Je me suis trompé d'heure? Demande-t-il.
— Non. Veuillez prendre place à côté de Mademoiselle Choi.
L'abruti a beau regarder en face de lui, je peux sentir l'émanation de haine qu'il a à mon égard. Dans ma honte à affronter les discussions autour de ma fausse sex-tape, j'en ai oublié l'humiliation que j'avais fait subir à l'équipe des playboys de la faculté.
— Bien. Si je vous ai réuni aujourd'hui, c'est pour parler d'une chose dramatique.
— Je n'y suis pour rien si elle s'est exhibée dans le jacuzzi, le coupe Yeonjun.
— Vous avez quoi? S'étonne le Doyen en me regardant.
— C'est de sa faute. Si je n'avais pas essayé de le fuir, je ne me serais jamais retrouvée dans cet endroit.
—Et pourquoi tu fuyais? Rage Yeonjun. On se demande qui a organisé la diffusion de ce gang-bang ?
— Je... Stop. Je ne sais pas de quoi il est question mais je vous prie de bien vouloir vous taire afin que je puisse encore ignorer vos différentes frasques. Mademoiselle Choi, je vous rappelle que je vous avais demandé de vous faire toute petite.
Yeonjun ricane comme un dindon, ravi de découvrir que je suis dans la panade.
— Et vous, Monsieur Choi, je tiens à vous signaler qu'après votre redoublement et l'état de vos notes du premier trimestre, vous n'avez pas de quoi être fier.
Le voilà qui ferme son clapet. Je hausse tout de même les sourcils, surprise de savoir que ses résultats sont aussi catastrophiques. Lorsque le Doyen énumère les matières dans lesquelles il n'a pas la moyenne, je comprends que cet idiot n'a jamais pris la peine d'ouvrir un bouquin.
— 2 en méthodologie?! Je soupire.
— Ferme ta bouche, microbe.
— Pourquoi ? La vérité blesse?
— Silence! Grogne le Doyen. J'ai donc devant moi une jeune femme en quête d'investissement dans la société et un jeune homme motivé pour s'en sortir dans ses études afin de ne pas être viré de la faculté à la fin de l'année.
M'investir? Moi?
Yeonjun prononce avec raideur le mot viré, comme s'il s'agissait d'une menace. En y réfléchissant bien, ça en est une.— Voilà ce que je vous propose à tous les deux. Un engagement officiel dans des cours de rattrapage pour Mademoiselle Choi et un dévouement complet pour vous, Monsieur Choi. Avec obligation de réussite dans moins de cinq mois.
Je souris car il est plus dans la merde que moi. Je n'ai qu'à faire semblant et le regarder échouer, ça ira très bien.
— Et si elle n'est pas compétente et m'entraîne vers le fond? Me pointe du doigt mon voisin.
— T'es déjà au sol, tu ne peux pas aller plus bas. Sérieux, t'écris ton nom et le sujet et t'as déjà ces deux points en méthodologie. Comment t'as pu t'arrêter là?
— Ne vous inquiétez pas Monsieur Choi. Votre chère camarade a un devoir de réussite car j'attends d'elle qu'elle prouve à tous son investissement pour lui éviter une certaine réunion dont nous avons déjà discuté.
Re-merde.
Il fallait que cette histoire de Psy refasse surface. Je crois que je vais payer très cher ce pari.— Je prendrai acte de toutes vos notes aux contrôles continus. A la moindre chute, vous serez tous deux convoqués.
— Monsieur, nous ne sommes pas du tout dans le même cursus. Je...
— J'ai pris connaissance de votre haut potentiel et de votre facilité à mémoriser les données. Ne me prenez pas pour un imbécile. Bon, nous nous arrêtons là pour aujourd'hui car je crois que vous êtes attendus.
On se regarde tous deux, cherchant à comprendre la suite de sa phrase.
— Où? Demande Yeonjun.
— Dans ton cul, je marmonne.
Je le vois bien lever la main, prêt à me pincer mais il se courbe devant le regard de tueur de notre supérieur.
— A la bibliothèque. Là où je veux vous voir chaque fin de journée. La place des étudiants sérieux qui veulent réussir. Allez-y, tout de suite.
Je salue la première celui qui ne m'a pas encore étripé et accélère le pas pour fuir ce bâtiment de malheur. Plus jamais je ne veux entendre parler du Gangnam Style.
— Hey! Petite Choi ! Hurle la sangsue qui n'a pas compris que je ne veux rien avoir à faire avec lui. T'es haut potentiel?
— De tout ce qu'il a dit, c'est la seule chose que t'as retenu?
Je commence à me diriger vers la sortie du campus, prête à rentrer chez moi quand il m'attrape par le poignet pour m'arrêter en bon chemin.
— Tu fais quoi? Je l'interpelle, outrée qu'il me touche.
— J'te ramène de force dans la grande maison où y a des bouquins.
— Bibliothèque ! Répète après moi. Bibliothèque. C'est facile, t'ouvres la porte, tu poses tes fesses à une table et t'apprends tes leçons. Chose que tout le monde sait faire sauf toi.
— Ben tu vas me montrer comment faut s'y prendre.
Il rêve s'il pense que j'ai du temps à perdre avec ces bêtises alors que ce n'est que de la paresse qui l'anime.
— J'ai mon propre boulot à faire, Mister Corée.
— Tu me dois bien ça, Little C.
A la façon dont il a prononcé le surnom, je ne me fais pas de doute sur ce à quoi il fait allusion. Une scène qui se passe à cinq avec un mec allongé pour une réunion assez tactile.
— Je ne vois pas de quoi tu parles. Je te rappelle que j'ai déjà mes propres problèmes concernant un jacuzzi.
Il hoche la tête comme s'il me jugeait avec dédain. Je le trouve assez culotté, sachant qu'il a un palmarès de conquête à faire pâlir de jalousie les plus grands tombeurs du pays.
— Ton aide et je m'assure que les mecs ne s'en prennent plus à toi.
J'ai beau être stupéfaite de sa proposition, je ne peux m'empêcher de stresser en connaissant la colère et la rancune de mon frère.
— A la moindre connerie de ta part, la moindre attitude de branleur, j'arrête tout.
— Ça marche, Petite Choi.
Me voilà à serrer la main du plus grand abruti qui partage ma vie depuis huit ans. Je crois qu'on aura tout vu.
VOUS LISEZ
Instant Crush
FanfictionGenre: New Adult Tropes: Meilleur ami du frère, hate to love, amour interdit, proximité forcée, non-dits, "one bed". RESUME: On ne contrôle pas toujours pour qui bat notre coeur. Le mien s'amuse à rêver du meilleur ami de mon frère, en plus du coura...