Je n'aurais jamais cru qu'un petit bout de femme pouvait ronfler aussi fort. Yeji est étalée sur les seins de Chaeryeong et la fait trembler à chaque inspiration. Comment est ce que je le sais? Parce que ça fait quinze minutes que je les regarde, debout au pied du lit. Je crois que je viens justement de décider d'abandonner l'idée d'y retourner. Même mon oreiller est pris au piège. Je n'ai que mon plaid pour me servir de couverture dans ce qui sera mon refuge.
Je descends les escaliers de cette maison silencieuse et m'installe sur le canapé avant que celui-ci ne bouge.
— Merde, dis-je en sursautant.
— Je t'en prie. C'est comme ça que tu t'adresses à celui que tu viens d'écraser? S'amuse Yeonjun.
— Je ne t'avais pas vu.
Je pousse alors ses jambes en observant la zone. Vêtu d'un jogging et d'un t-shirt noir, dans une pénombre totale, je comprends mieux pourquoi je ne l'avais pas identifié. Je lève alors les pieds, de peur que sa copine ne se trouve aussi dans les parages.
— Jennie est où?
— Rentrée chez elle.
— A une heure aussi tardive? Tu ne l'as pas accompagnée?
— Non, c'est une grande fille.
— Mais c'est ta copine! Dis-je outrée de son manque de galanterie.
— Non, juste un plan cul.
Comment fais-je pour oublier que c'est un connard? Alors que je replie les jambes pour les passer sous mon sweat-shirt, je le sens tendre le bras sur l'assise et se mettre à l'aise. Son odeur se propage immédiatement autour de moi.
— C'est nul de traiter les filles de cette façon.
— Ce n'est pas ce qu'elle dit pourtant.
Je le regarde, à la recherche d'un signe de boutade mais Yeonjun m'affiche une mine plus que sérieuse.
— Tu m'expliques ? Je t'avoue que ça me dépasse. Je ne comprends pas comment elles peuvent supporter t'avoir et te perdre la seconde d'après. Savoir que tu es libre d'aller vers qui tu veux sans être certaine que tu reviendras.
— Serais-tu du genre jalouse et possessive, Petite Choi? Me dit-il en me poussant sur le côté.
Les jambes coincées par le pull, je bascule comme une quille sur une piste de bowling et ne dois mon salut qu'à son bras qui me positionne, la tête sur l'accoudoir. Yeonjun s'allonge alors en plaçant sa nuque sur mes cuisses. Puis il récupère mon plaid et se couvre les jambes.
— Tout ce que les filles comme Jennie recherchent, c'est le plaisir. Je le leur donne et ça leur suffit.
— Elles espèrent plus, ça se voit.
— Non, c'est ton interprétation.
La pression sanguine étant trop douloureuse au niveau de mes jambes, je les déplie et les écarte pour qu'il se positionne au milieu. A aucun moment, je ne rougis à l'idée qu'il soit situé près d'une zone aussi intime. La tête de Yeonjun repose maintenant sur mon bas-ventre et ses doigts me caressent innocemment les mollets.
— Que du sexe... Je répète en tentant de comprendre les pensées de ces filles.
— Petite Choi... Je sais que je te montre un modèle de vie assez agité mais j'aimerais que tu me promettes quelque chose.
Mes doigts s'enfoncent dans ses cheveux pour se réchauffer et lui indiquer que je l'écoute.
— Ne le laisse pas te toucher si tu penses qu'il ne veut rien de sérieux avec toi. Et ça s'adresse à tous les mecs que tu rencontreras dans ta vie.
— Pas de partie de sexe ou de plan cul pour moi, Choi Yeonjun?
— Non. Que du sérieux pour une fille qui le mérite.
Je meurs d'envie de crier au sexisme mais il est trop tard pour que j'en trouve la force. Je me laisse porter par un bâillement, puis deux. Mes paupières se ferment et le corps qui était contre moi s'allège, comme s'il allait s'en aller. Ma main le rattrape et le ramène contre moi. Je ne sais pas ce qu'il me prend mais mon être agit comme il l'entend. Celui que je n'ai toujours pas lâché soupire de résignation puis tapote ma peau pour me rassurer. Yeonjun cale l'un de ses bras sous ma tête et l'autre sur ma hanche.
— Tu es si jeune, Petite Choi... Tu ne sais pas ce que tu veux.
— Si. Que tu la fermes. J'ai envie de dormir. Et je n'ai qu'un an de moins que toi alors ne te la joue pas mature.
Je l'entends rire contre mon cou mais ses paroles font écho à mes interrogations. Je ne comprends pas ce plaisir que je prends à passer du temps avec lui alors que je devrais juste profiter du bonheur que me procure Changbin. Je ressens aussitôt cette culpabilité de manquer de respect à celui qui s'approche du rôle d'un futur petit ami. Que fais-je ici à une heure tardive à vouloir garder contre moi le garçon qui a passé tant d'années à se moquer de moi?
— Il faut que j'accorde plus de temps à Changbin.
Ma déclaration semble être une promesse de rédemption alors que mes doigts se resserrent contre la peau d'un autre.
— Hum hum, dit-il, les lèvres si proches de mon lobe que j'arrive à sentir les frissons parcourir ma peau.
— On se verra de moins en moins et pas dans ta chambre. Juste comme des amis.
Car il le faut.
— Des amis, répète-t-il en remontant ses doigts vers mon sein qu'il empoigne lentement. J'adore quand tu me sors ces belles phrases juste en m'empêchant de retourner à l'étage.
Il a raison.
Mes actes ne coïncident pas avec mes paroles. Il y a ce que je devrais faire et ce que je veux faire.Je commence à oublier de respirer, perdue dans mes réflexions mais un nouveau hoquet me prend lorsqu'il longe mon ventre. Son pouce fait le tour de mon nombril puis descend vers mon bas-ventre et tapote avec assurance mon pubis.
— Des amis.
J'essaie de me rappeler tout ce qu'il m'a fait endurer pendant ces années pour ne plus le vouloir contre moi.
— Je... Pense que je n'aurais pas dû te faire rester dans ce canapé. Ce n'est pas respectueux pour les personnes qui en sont impactées.
Chaeryeong deviendrait dingue à me savoir si proche de son crush, il faut que j'arrête les frais maintenant. Pourtant mon corps le refuse.
— Petite Choi, je savais que tu pouvais en dire des conneries mais celles-ci sont les meilleures.
Il me retourne pour me surplomber. Je ne peux que fixer ce regard de braise puisque ces deux bras sont positionnés autour de mon visage, empêchant tout échappatoire. Si je ne comprenais pas le fonctionnement du corps humain, je dirais au nombre de mes battements cardiaques que je ne suis pas loin de faire un arrêt.
— Juste des amis.
Yeonjun se penche alors et prend possession de mes lèvres dans un râle de satisfaction. Tout comme ne le ferait pas un ami.
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Instant Crush
FanfictionGenre: New Adult Tropes: Meilleur ami du frère, hate to love, amour interdit, proximité forcée, non-dits, "one bed". RESUME: On ne contrôle pas toujours pour qui bat notre coeur. Le mien s'amuse à rêver du meilleur ami de mon frère, en plus du coura...