Instant Crush

66- A l'infini

Je reçois une fessée sans aucune raison et grogne de désapprobation. Yeonjun se tient droit devant moi, le regard sombre mais profond.

— Ça ne va pas?!

— T'es partie voir ton ex sans m'en parler.

— Je fais encore ce que je veux, à ce que je sache.

— Oui mais si tu m'avais dit où se passait la rencontre, j'aurais pu te prévenir que ça sentait mauvais. On savait que Chan avait des casseroles au cul.

— Donc c'est toi qui a tord dans l'histoire. T'aurais dû m'en parler.

Ma pique ne lui plaît guère mais je sais pertinemment qu'il y a eu un manque de communication dans toute cette histoire. Tout comme mon esprit qui me repasse Chaeryeong enlevée par Huening Kai et ne parvient toujours pas à associer ces deux informations.

— Faut peut-être que j'aille libérer mon amie? Kai aussi a pris un coup sur la tête?

— Ça ne date pas d'aujourd'hui. Il est amoureux d'elle depuis bien longtemps. Bon, on n'en est pas encore au stade de la discussion mais je crois que son côté grognement possessif lui convient pour l'instant. Il a récupéré sa moitié, maintenant il va réfléchir à comment l'aborder. 

Mon cerveau a coupé le courant. Il m'a bien dit que Kai était amoureux de ma Chaeryeong ? Ce n'est pas possible, j'aurais vu quelque chose. Je suis assez douée pour observer les autres avec l'habitude et analyser les comportements comme les rapprochements.

— Et ça s'est passé quand ce premier pas car j'ai l'impression d'avoir loupé le marathon.

— Pendant que tu étais chez l'autre taré mais les absents ont toujours tord. Au fait, qu'est ce qu'il te voulait, Chan?

— Me faire chanter pour que j'encaisse les accusations à sa place, vendredi lors de la commission. Le flirt avec Changbin était un coup monté comme la relation de Hyunjin et Chae. Il a aussi menacé de publier la vidéo du jacuzzi sur internet mais avec l'enregistrement que j'ai, ça lui retombera dessus s'il fait quoique ce soit.

En parlant de ça, j'envoie un message à Jisung qui a également reçu le fichier audio et lui demande de fouiller dans la carte mémoire que je lui avais donnée précédemment. Il faut que je sache pour quelles raisons Chan voulait la récupérer.
Yeonjun suit les messages que j'écris par dessus mon épaule puis m'embrasse dans le cou. Comprenant son besoin d'être rassuré, je lui tends mon portable.

— Le code, c'est 1309. Tu peux fouiller, je n'ai rien à cacher.

Tout d'abord surpris, il en fait de même avec son téléphone.

— Et moi, c'est le 1704, me répond-il.

Nous nous sourions comme deux imbéciles, ravis de réaliser que nous avons mis les dates d'anniversaire de l'autre en code pin sur nos smartphones. Lorsque j'avais fait ce choix il y a plusieurs années, c'est parce que j'avais tendance à me tromper dans la date de celle de Soobin. Puis ce 13 septembre, Yeonjun m'a tellement pourri la vie en me rappelant toutes les cinq minutes que c'était son anniversaire que j'étais certaine de ne jamais pouvoir l'oublier. Il m'a même poussé à lui faire un cadeau. Folle de rage et avec aucun objet à porter de main, je lui avais balancé ma bague à la figure pour qu'il se taise. Aujourd'hui, je remarque enfin que celle-ci est accrochée à la chaîne qu'il porte autour du cou.

— J'en connais un autre qui n'a jamais dévoilé ses sentiments, Monsieur Choi. 

— Peut-être que c'est parce que la Petite Choi ne m'a jamais regardé.

— Comment je ne pouvais pas te voir alors que tu m'as toujours exaspéré. Tu étais le tronc d'arbre devant mon rayon de soleil.

— Ravi de te faire de l'ombre et te protéger des coups de soleil.