52- Intrusion

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Yeonjun

Mon meilleur ami est actuellement derrière cette porte alors que ma queue est au chaud entre les cuisses de sa soeur. Est ce que la situation ne pourrait pas être plus bizarre qu'elle ne l'est?

— Putain, dépêche-toi, faut j'utilise tes chiottes, continue Beomgyu.

— Dix mille wons si tu gardes la porte fermée, rigole Soobin. J'ai envie de le voir se pisser dessus.

Bon ben j'ai ma réponse. Mon autre pote est aussi de la partie. Aussitôt, je la sens se raidir, prête à s'enfuir par la fenêtre. Pourtant, je ne veux pas mettre fin à ce moment. Cela fait si longtemps que je rêve de me sentir en elle que ça ne peut pas s'arrêter là. Déjà que je n'ai pas été fichu d'attendre la soirée que je lui ai organisé...

— Yeonjun, on est dans la merde, souffle-t-elle. 

Pas vraiment puisque je compte assumer notre histoire mais si j'en crois son visage, cela ne semble pas être son intention. 

— On n'a qu'à le lui dire?

— Non, hurle-t-elle. Pas maintenant. Pas comme ça. 

Je ne peux que hocher la tête et grogner en la sentant se contracter autour de ma queue. Honnêtement, je pourrais éjaculer dans la seconde mais je n'ai pas envie de passer pour un petit puceau qui vit le fantasme de plusieurs années. 

— Bien. On va se taire pour l'instant mais ne compte pas sur moi pour cacher plus longtemps à mon meilleur pote que je veux sa soeur. 

Je me mords la lèvre en repensant à cette phrase. J'espère qu'elle n'a pas tiqué sur la révélation de la durée de ma fascination pour elle. Avec une énorme boule au coeur et aux couilles, je me retire de son antre et farfouille au pied du lit pour retrouver et enfiler mon caleçon. Pendant ce temps, Beomgyu continue de tambouriner à ma porte. A ce rythme-là, on va tous se faire virer des lieux et il en est hors de question. Je compte bien me rattraper ce soir avec ma belle. Je la vois baisser son t-shirt pour couvrir ses cuisses et en conclus qu'elle est un minimum vêtue pour accueillir les intrus. 

J'ouvre alors la porte et découvre non pas deux mais quatre têtes. Ceux-ci se ruent à l'intérieur, Beomgyu en direction des toilettes et les autres dans la chambre. L'air frais du couloir me fait prendre conscience que ça sent un peu le cul chez nous. J'espère que mes potes n'ont pas le même nez que moi. J'avance vers eux et allume discrètement la climatisation. Tous m'ont l'air suspect. 

Soobin se met à renifler en se dirigeant vers le petit fauteuil, Huening Kai observe nos petits sacs de voyage, quant à Taehyun, il se rapproche de moi avec un sourire taquin. 

— Qu'est ce que vous foutez là? Je lui demande.

— On n'allait pas laisser notre ami s'ennuyer comme un rat mort, hors de Séoul. N'est ce pas? 

Je grimace car c'est lui qui m'a filé le tuyau pour le départ de Ryujin. Après notre altercation, je ne m'attendais pas à un tel geste de sa part, surtout qu'il m'a fait comprendre qu'il n'avait rien vu de ce que je lui avais caché.

— Tu... Beomgyu le sait? 

— Non, mais j'ai trouvé que c'était une bonne vengeance que de te pourrir ton petit séjour pour nous avoir menti. 

L'enculé... Mais je souris, ravi de retrouver notre connivence. 
Ryujin ne prononce toujours rien, comme paralysée par la présence de tous ces mecs. Ca ne lui ressemble pourtant pas d'être aussi troublée. Son regard semble figé sur la moquette. Son frère fait son retour et se laisse aller sur le lit, à l'endroit même où je la pénétrais il y a quelques secondes. 

— Bon... Désolé de s'incruster mais nos chambres ne seront prêtes qu'à 14 heures donc on n'a pas le choix que de squatter. Merci de l'avoir conduit au fait, t'aurais dû m'en parler. 

Je ne fais que hocher la tête car je me rends compte qu'il ne sait strictement rien de comment tout s'est organisé. 

— Vous n'avez pris qu'une chambre? 

Il n'y a aucun lit d'appoint donc je ne vois pas comment je pourrais lui mentir. Je m'apprête à ouvrir la bouche mais Ryujin me devance. 

— Il a dormi par terre. Là, dit-elle en montrant l'oreiller que j'avais balancé avant que je ne me jette sur elle. 

Tous s'attardent sur cet objet quand je découvre non loin d'un des pieds de lit de l'autre côté une culotte. Son sous-vêtement. Je réalise alors qu'elle est nue et que c'est cet objet qu'elle cherchait désespérément. J'avance subrepticement pour poser le pied dessus et remercie que la dentelle ne fasse pas dix kilomètres de long. 

— Pourquoi t'as pas payé ta propre chambre, Ryujin? Lui demande-t-il sans tact. 

Beomgyu n'a jamais pris de pincettes avec sa soeur. Ce n'est pas une histoire de désamour mais simplement sa façon d'être avec celle qu'il adore noyer dans la piscine. 

— Parce que je n'ai pas les sous. Qu'est ce que tu crois? Que c'est un plaisir pour moi de côtoyer ce débile? 

Sa fougue m'avait manqué. Je meurs d'envie de lui rappeler qu'elle a adoré cette proximité, l'humidité dans sa culotte le prouvant. 

— Yeonjun, t'aurais dû la faire dormir par terre. Franchement, tu te fais baiser. 

Huening Kai, Soobin et Taehyun rigolent un peu trop. Ca y est, je suis cramé par deux autres de mes potes. Je peux dire officiellement que c'est de la merde. Taehyun prend même un malin plaisir à répéter les quatre derniers mots. 

— On échangera ce soir, c'est prévu comme ça, dis-je en désignant l'oreiller et le lit.

— Ah bon? C'est elle qui se fera baiser alors? Rajoute Taehyun.

Je meurs d'envie de l'étouffer avec son sourire mais remercie le manque de concentration de Beomgyu dans cette discussion.

— T'inquiète, je reprends le flambeau, réplique le grand frère. Je m'occupe de faire souffrir la gamine. Elle viendra dans ma chambre et dormira sur la moquette pour te venger.

Oh non. Pas ça. Je tente alors d'expliquer à Beomgyu que cela ne me dérange vraiment pas de laisser les choses ainsi mais son expression m'indique que tout cet acharnement devient peu à peu suspect. Ryujin me fait signe de me taire et d'abandonner. Ce soir, je n'aurai que ma main. Et sa culotte... 

— Bon, on bouge un peu? Faut que je me change les idées. 

Personne ne le contredit car nous savons tous ce qui approche. Beomgyu et Ryujin sont autant mutiques l'un que l'autre lorsqu'arrive le moment du décès de leur mère. Ceux qui ne les connaissent pas réellement ne se rendraient compte de rien tant ils gardent tout en eux mais je connais bien mon meilleur ami. Il est plus nerveux, à fleur de peau alors que sa soeur opte toujours pour la fuite. Cela ne m'a même pas étonné qu'elle ait sauté sur l'occasion pour s'éloigner de Séoul. Mais dimanche, nous serons tous là pour eux. Comme à chaque fois. 

Instant CrushOù les histoires vivent. Découvrez maintenant