Huening Kai
Mes mains sont moites comme à chaque fois que je crains qu'elle ne me rembarre mais j'inspire un grand coup et avance vers la chambre de Ryujin. On peut entendre les filles éclater de rire dans toute la maison et je ne suis pas surpris de découvrir ma petite soeur de coeur étouffer sous les chatouilles de celle qui me rend dingue. Pour leur signifier ma présence, je frappe deux coups contre l'encadrement de la porte et plonge mon regard dans le sien pour me donner du courage.
- Hum. Est ce que tu es prête?
Chaeryeong redonne aussitôt une allure convenable à sa chevelure qui cascade sur ses épaules. Si elle savait à quel point elle est magnifique en toute circonstance.
- Tu nous diras quand t'aurais fini de baver? Me lâche la petite peste qui me rappelle que nous ne sommes pas seuls sur cette Terre.
Sa meilleure amie dépose un baiser sur sa tempe avant de courir me rejoindre et de glisser sa main dans la mienne. J'en suis encore tout émoustillé à chaque fois qu'elle le fait, ne réalisant pas qu'elle savoure ce temps passé avec moi. J'ai passé tellement de temps à l'aimer de loin que je m'étais fait une raison quant à ce fantasme inatteignable.
Nous quittons la maison à peine vêtus de nos pulls. L'arrivée de l'été est un véritable soulagement pour moi qui adore cette saison. Cela signifie la sortie des parapluies avec la mousson et la possibilité d'avoir Chaeryeong un peu plus près de moi à chaque seconde. J'aime l'observer sautiller à chaque pas que nous faisons et parviens très rarement à cacher mon sourire.
Nous n'avons jamais rediscuté de ce baiser dans la chambre de Beomgyu, même si ce n'était pas faute de le vouloir. Je ne voulais pas la brusquer ou qu'elle se sente obligée de se lancer dans quoique ce soit avec moi. Je lui ai donc laissé de l'espace pour qu'elle prenne le temps de comprendre mes sentiments silencieux et d'apprécier mes gestes envers elle. Je l'ai vu rougir lorsque je lui apportais son déjeuner au campus, se mordre les lèvres lorsque j'ajustais son manteau autour de son cou pour ne pas qu'elle attrape froid. Elle a pris elle-même l'initiative de glisser ses doigts entre les miens lorsque nous marchons. Mais je crois que j'ai bien failli m'évanouir le jour où elle s'est installée contre mon torse pour s'y réfugier tandis que nous discutions avec les garçons. J'ai de la chance qu'aucun de mes meilleurs amis n'ouvre la bouche en sa présence pour la mettre mal à l'aise. Nous avons retenu la leçon avec les piques que l'on lançait à Ryujin. Puis ils sont maintenant quasiment tous en couple ou en phase de séduction pour l'un d'entre eux. Seul Beomgyu se plait dans son célibat. Après tout, il est totalement en droit d'être heureux sans forcément se caser s'il n'en ressent pas l'envie. Tout viendra en temps voulu, mais une chose est sûre, cette grande famille que nous formons savoure enfin la tranquillité du bonheur.
Je prends mon courage à deux mains et prononce distinctement ces mots.
- Tu me plais, Chaeryeong. Beaucoup. Très beaucoup. Beaucoup beaucoup. Plus que beaucoup.
Je me pince les lèvres me remémorant l'aveu que je viens de lui faire et meurs d'envie de me frapper en réalisant que certains morceaux n'ont aucun sens sémantiquement. Ryujin serait capable de me faire recopier vingt fois "on ne dit pas très beaucoup" par pur sadisme.
- Moi aussi, Kai, me répond la voix de la plus douce des personnes qui se tient à mes côtés.
J'avale ma salive et sens ses doigts se serrer contre les miens, même si nous continuons tous deux à fixer l'horizon en face de nous.
- Je crois même que je t'aime, ajoute-t-elle.
Mon coeur s'arrête tout comme mes pieds. Je crois que mon univers s'écroule avec ses fortifications, ne laissant que mon petit coeur vulnérable. Est-il possible que quelqu'un ait entendu les souhaits que je prononce depuis tant d'années au fond de moi?
La petite main qui me lie à ma moitié me lâche subitement pour venir caresser ma joue. Sur la pointe des pieds, Chaeryeong se penche pour tenter d'approcher son visage du mien et ferme lentement ses paupières pour nicher son corps contre le mien. C'est un défoulement de papillons euphoriques qui s'agitent dans mon corps lorsque je sens sa bouche contre la mienne. D'un baiser empli de douceur, nous passons très vite à une langue qui en cherche une autre sous les regards outrés des passants devant notre manque de pudeur. Mais personne ne m'empêchera d'être heureux. Je respire son odeur et savoure le goût de ses lèvres avant qu'elle ne recule et me sourit avec amour. Puis aussi naturellement que cela puisse l'être, la femme de ma vie reprend ma main et nous fait reprendre notre balade.
Je sais aujourd'hui que je peux tout affronter, étant l'homme le plus heureux. Je n'aurais jamais rêvé avoir quelqu'un comme elle à mes côtés. Ce genre d'amour ne vous arrive qu'une fois dans votre vie et j'ai la chance de le savourer. Un petit coup d'oeil à son visage et je vois sa fossette, m'indiquant qu'elle me cache son beau sourire. Si elle est heureuse, alors je suis comblé car c'est tout ce qui m'importe. Je veux la voir rayonner chaque jour qu'il me sera donné de l'admirer.
VOUS LISEZ
Instant Crush
FanfictionGenre: New Adult Tropes: Meilleur ami du frère, hate to love, amour interdit, proximité forcée, non-dits, "one bed". RESUME: On ne contrôle pas toujours pour qui bat notre coeur. Le mien s'amuse à rêver du meilleur ami de mon frère, en plus du coura...