Deadly Love T1 & T2

3 - Ange

« Count on me » Bruno Mars

- Merde.

Comme chaque soir, je grimpe sur la façade de la maison et regagne ma chambre. Mais cette fois, ma bottine reste coincée contre un objet inconnue sur la façade.

Je tire un peu dessus en essayant de ne pas faire de bruit et réussi à me libérer. Je rentre tout mon corps dans ma chambre et baisse de quelques centimètres la fenêtre derrière moi.

Elle n'est jamais complètement fermée.

Je me redresse et laisse échapper un soupire.

Retour à la réalité.

Retour au cauchemar.

J'enlève délicatement ma veste en jean et la pose sur mon lit. Je veux à tout prix éviter de la réveiller et de devoir inventer une excuse. Une fois fait, je retire mes bottines et les poses dans un coin de ma chambre.

Malgré le froid, je transpire et je préfère éviter de m'endormir comme ça.

Je regarde l'heure sur ma table de chevet : 3h15.

Normalement, elle devrait être profondément endormis.

J'avance sur la pointe des pieds jusqu'à atteindre la porte de ma chambre. Je l'ouvre et traverse le couloir rapidement. Silencieusement.

Je vais dans la salle de bain et commence à me préparer. J'actionne les vannes et sort une serviette propre. L'eau coule par petits filets pour ne faire aucun bruit.

Je me tourne ensuite face au miroir mais comme chaque soir, j'ai du mal a ma regarder.

En plus d'être transpirante, je suis sale.

Il me salit un peu plus chaque soir.

Et je ne peut rien y faire.

Il est le sacrifice qui m'amène a la liberté.

Mais il est aussi porteur d'un secret. Il me tient et il le sait.

Je ne peut me défaire de sa prise.

Et je ne sais pas jusqu'à quand je vais devoir supporter ça.

Alors je tient et je me tais. Tout ça pour que je puisse essayer de vivre.

J'essaye.

Je recule de quelques pas et commence a enlever mon haut. Et c'est à ce moment là que je me rend compte que j'ai oublié de prendre avec moi mon pyjama.

Avec un froid pareil, je préfère me changer dans la salle de bain après ma douche que de traverser le couloir en serviette.

Alors je récupère sur le sol mon haut et le remet.

Je coupe l'eau et ressort de la salle de bain.

Sur la pointe des pieds, je marche dans le couloir mais un bruit, un grincement, m'arrête.

Ça venait de la chambre de ma mère je crois.

Pour être sûre que tout va bien et qu'elle dorme correctement, je m'avance jusqu'à sa porte.

Fermée, j'appuie d'abord mon oreille contre le bois et écoute.

C'est faible mais je l'entend.

Encore une fois.

Ça doit être la sixième fois ce mois-ci.

Ses pleures.

Ma mère pleure.

Je peut distinguer ses sanglots qu'elle tente d'étouffer.

Et malgré ce que je vis au quotidien a cause d'elle, entendre ça me brise le coeur.