Deadly Love T1 & T2

31 - Ne craque pas

≪Are you with me - nilu≫

Je tremble. 

Je n'ai jamais eu aussi froid.

Ce que je redoutais est arrivé. 

Ça va faire plus d'une heure qu'il pleut. 

Plus d'une heure que l'eau rentre par le trou du plafond, créant une énorme flaque au sol qui ne fait que grandir au fur et à mesure du temps. 

Le vent s'engouffre également dans le trou et refroidi la pièce déjà mal isolée. 

Recroquevillée dans un coin de la véranda, je souffle sur mes mains pour les réchauffer. Mes entailles aux mains me font mal mais la température de la pièce rend la douleur acceptable. 

Pour arrêter le saignement, j'ai du enlever le teeshirt que je portait sous mon pull et le déchirer pour me faire des bandages. 

Je les ai serrés comme je pouvais et je prie pour que ça tienne, au moins jusqu'à ce que je sorte d'ici. 

Car il va bien falloir que je m'enfuis à un moment ou un autre. 

Ça fait des heures que je suis ici. 

La nuit est tombée depuis longtemps. A travers les vitres de la véranda, je ne vois que les arbres et l'impact du vent sur les buissons. 

Les rayons de la lune me permettent d'y voir un petit peu plus clair. Autant visuellement mais mentalement aussi. 

J'ai un plan. 

Je ne peut pas sortir comme ça. L'entrée est forcement gardée. Il n'y a qu'une chose qui peut m'aider et je ne l'ai pas avec moi. Ça va vite changer. 

Alors que je réajuste ma veste que j'ai posée sur ma tête pour essayer de me réchauffer un maximum, j'entends le verrou de la porte. 

On va m'ouvrir. 

La porte s'ouvre et laisse passer un homme. Blond. Je le reconnais immédiatement.

J'ai encore en tête les mots qu'il a dit. Mon sang se chauffe instantanément. 

Je ne bouge pas de mon coin, éloignée du trou et de l'eau je le regarde avancer, une assiette à la main.

Dès que mes yeux se posent sur cette dernière, mon estomac se manifeste en grognant. 

Je suis affamée. 

Ça fait beaucoup trop longtemps que je n'ai pas mangé. 

Arrivé à mon niveau, il se baisse et dépose l'assiette à mes pieds. 

- A ta place je mangerais. Dit-il.

- Qu'est-ce que ça peut te foutre ? 

- Rien. Mais si tu mange pas tu meurt et on est pas portés sur la nécrophilie.

Dans ma colère, je garde ma salive en bouche et lui crache au visage. 

- Sale porc. Je grogne. 

Il se relève avec un sourire remplie de dégout et essuie ma salive sur sa joue. Je ne le quitte pas des yeux et resserre un peu plus mes genoux contre ma poitrine. 

Je vois ses mâchoires se contracter.

Il a envie de me frapper. 

Il en meurt d'envie même. 

- Refait un truc dans le genre et...

- Et quoi ? Je continue rageusement. Tu ne me frappera pas.

- Tu crois ça ?