LILITH ⌊ TERMINÉ ⌉

1 ღ Souviens-toi.

LILITH. PARTIE 1
I - VENGEANCE.

CHAPITRE 1

SOUVIENS-TOI.

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FLASHBACK.
LILITH, Sept-ans.

Les bras de maman s'ouvrent sous mes pupilles attentives. Elle est accroupie devant moi et tend ses mains dans un geste rassurant. Avant de glisser le long du toboggan, j'observe avec admiration ses longs cheveux bruns qu'elle a rassemblés en une boule sur sa tête.

Quelques mèches rebelles s'entremêlent autour de son visage. J'adore ses cheveux. Plus tard, je veux avoir les mêmes longs cheveux qu'elle.

Dans ma contemplation, je ne réalise pas que la respiration lourde de mon frère s'est rapprochée de moi. Soudain, deux mains se pressent contre mon dos et je glisse dans le toboggan. Maman m'attrape une fois que j'arrive au bout du grand toboggan que papa nous a fait installer dans le jardin de la Villa.

— Adam va te faire voir !, crié-je sans réellement saisir la signification de mes mots.

— Lilith ! Ton langage ! Je ne t'ai pas appris à parler ainsi, me réprimande maman, les sourcils froncés.

Je lève les yeux vers le haut du toboggan, mon frère me regarde, les yeux rieurs et un rictus au coin des lèvres. Adam se laisse tomber à son tour et nous rejoint, maman et moi.

Je m'excuse d'une petite voix auprès de maman et me réfugie dans ses bras, là où je me sens le plus en sécurité. Sa peau sent la lavande fraîche. J'adore cette odeur, et j'adore par conséquent la couleur de cette fleur, le violet.

Maman caresse tendrement mon dos, tandis qu'Adam s'amuse à attraper mes cheveux dans sa main. Ils ne sont pas aussi longs que maman, du moins, pas encore. J'espère qu'un jour, ils seront aussi longs que les siens.

— Maman, c'est papa qui dit toujours des gros mots ! Surtout au téléphone... Et avec Hadéon, avoue Adam, les lèvres pincées.

Je ferme les paupières, plongé dans un sentiment de plénitude et de bien-être entre les bras de maman.

— Ce n'est pas une raison pour les répéter, Adam. Surtout pas à ta sœur. Tu es l'aîné, tu es responsable de Lilith.

Parfois, j'ai l'impression qu'Adam prend le rôle de papa, parce que notre père n'est jamais vraiment avec nous. Je l'attends souvent devant son bureau. J'attends qu'il me dise bonne nuit, qu'il me donne un baiser sur la joue. En vérité, je patiente chaque soir. Je veux être sûre qu'il m'aime. Je finis toujours par m'endormir sur le sol, contre la porte de son bureau dans lequel je n'ai pas le droit d'entrer. Il dit que c'est interdit pour les petites filles.

— Oui maman, répond enfin Adam.

Mon frère, je l'aime beaucoup. Il a trois ans de plus que moi. Il est drôle, et me fait toujours rire, surtout quand il est avec les autres garçons. Maman lui dit fréquemment qu'il est bête. Elle me répète que les garçons sont idiots, et qu'il ne faut surtout pas que je sois amoureuse d'un garçon parce qu'il me fera mal, comme quand je tombe.

Je crois que c'est trop tard pourtant. Je suis amoureuse de Kye, moi. J'ai quand même peur, parce que maman m'a encore raconté, hier soir, l'histoire d'une princesse enfermée dans un château avec un méchant homme. Il retient la princesse prisonnière, et aucun chevalier ne veut venir pour l'aider. Moi, je ne veux pas être comme cette princesse, je veux être un chevalier et aider les gens.