8 ღ Rancœur et manipulation.

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CHAPITRE 8

« 𝖲𝗍𝗂𝗅𝗅 𝗀𝗈𝗍 𝗌𝖼𝖺𝗋𝗌 𝗈𝗇 𝗆𝗒 𝖻𝖺𝖼𝗄 𝖿𝗋𝗈𝗆 𝗒𝗈𝗎𝗋 𝗄𝗇𝗂𝖿𝖾. »

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LILITH

LUNDI
  La brise glaciale du mois d'octobre souffle sur mon corps, et me pousse tout droit. Il n'est que sept heures du matin, et pourtant, je suis bel et bien dehors, disposé à courir.
Pendant une heure, sans s'arrêter.

Derrière moi, j'entends le moteur de la Range Rover me suivant. Au volant, Sultan fait bien attention à ne pas me dépasser, et à rester quelques mètres en retrait. Sultan est un des hommes de main de mon père, c'est un grand Portoricain. Du haut de ses (presque deux mètres), il pourrait maîtriser n'importe qui, et en le voyant habillé d'une tenue de combat, avec son air menaçant, on pourrait penser que c'est une horrible personne qui est capable de tuer tous ceux qui croisent son regard.

Néanmoins, il est l'opposé de ce qu'on pense de lui. C'était un de mes gardes favoris auparavant, mais c'était avant que ma haine profonde envers les hommes prennent possession de mon être.

Malgré le souffle du vent, j'entends Miles, qui se trouve sur le siège passager, me hurler d'aller plus vite. Mon visage se tourne dans sa direction, et je lui jette un regard noir.

Je vais déjà assez vite.
Il veut se venger de mon absence.

Ses ordres percent la brise et il passe de nouveau sa tête en dehors de la vitre de la voiture pour me crier d'accélérer la cadence.

Qu'il aille se faire foutre.
Qu'ils aillent tous se faire foutre.

La sueur coule de mon front, mes cheveux attachés en une haute queue de cheval se balancent en rythme, et ma cage thoracique se soulève plus qu'elle ne devrait le faire.

Mes jambes s'élancent une nouvelle fois, plus vite, et je fais de grandes enjambées pour montrer à Miles ce dont je suis capable.
Ils pensent tous que j'ai perdu ma force physique, mes capacités à jouer avec les armes, cependant, je n'ai jamais cessé de m'entraîner.

Chaque matin, je courais dans Central Park, avec maman, ou sans. Chaque soir, j'avais cours de boxe, avec de vrais champions qui se battaient lors de combats clandestins. Je me suis souvent retrouvé à rentrer à l'appartement le visage déformé par les coups que je me prenais.

L'après-midi, je suivais des cours de psychologie, pour comprendre le cerveau des humains.

Ces passe-temps-là, ma mère était au courant, mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que je me rendais fréquemment, (quasiment tous les jours), dans un club privé, pour les gens comme moi, pour les femmes qui veulent devenir des assassins.

J'ai fait beaucoup de choses que je regrette, peut-être que cette partie de ma vie en fait partie.

Je n'ai jamais perdu mes habiletés physiques, mon aisance avec les armes blanches, ou même les armes à feu.

Je cours, encore et encore, jusqu'à réaliser que Miles me hurle de ralentir, car mon rythme cardiaque est beaucoup trop élevé.
Mais je fais mine de ne pas entendre, et malgré le point de côté qui commence sérieusement à être douloureux, j'avance sans réfléchir, je cours sans réfléchir.

Et sans que je puisse empêcher mon esprit, les souvenirs de mon enfance remontent à la surface pour me donner la haine de continuer.

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LILITH ⌊ TERMINÉ ⌉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant