LILITH ⌊ TERMINÉ ⌉

29 ღ Fin d'une ère.

❂ (scène violente-mention de torture.)

CHAPITRE 29

« 𝖠 𝗏𝗂𝗅𝗅𝖺𝗂𝗇 𝗂𝗌 𝗃𝗎𝗌𝗍 𝖺 𝗏𝗂𝖼𝗍𝗂𝗆 𝗐𝗁𝗈𝗌𝖾 𝗌𝗍𝗈𝗋𝗒 𝗁𝖺𝗌𝗇'𝗍 𝖻𝖾𝖾𝗇 𝗍𝗈𝗅𝖽. »  

✧ Un antagoniste est simplement une victime dont l'histoire n'a pas été racontée. ✧

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LILITH

38 jours plus tard. 24 décembre.

LOS ANGELES.
VILLA DES DIAZ.

L'eau brûlante laisse des traces rouges sur ma peau, et je ne peux m'empêcher de ce soir-là, lorsque je me suis douchée, et que le sang de Gabriel se mélangeait avec l'eau.

Je ne parviens plus à fermer les yeux depuis sa mort. Le poids de la culpabilité pèse si fort sur mon cœur qu'il m'est impossible de penser à autre chose que son petit corps dans mes bras.

Plus d'un mois a passé, et pourtant, nous semblons tous encore épuisés de cette bataille infernale.

J'enroule une serviette autour de mon corps tandis que j'enfile une culotte après avoir appliqué un tampon.

Mon père tient absolument à organiser un dîner ce soir pour le réveillon. Pour mon image, je suis contrainte d'y assister, malgré le peu d'envie qui anime mon esprit. Je repense aux moments passés avec Gabriel, et chaque chose de cette Villa me rappelle à lui.

Lorsque je me réveille le matin, ce n'est plus sa mine joyeuse que j'aperçois, mais le néant de mon plafond. Et, enfin, je comprends ce que ressentait Adam pendant tout ce temps.

Il avait si hâte de jouer dans la neige, que cela devient douloureux de marcher dans l'allée enneigée désormais. Même si l'hiver n'est pas encore tombé, le temps nous montre bien que nous sommes en décembre.

J'essuie la brume sur le miroir de la salle de bain, et observe mon triste reflet. Mon manque de sommeil est parfaitement illustré par mon visage pâle et mes cernes violets. J'ai du mal à me regarder sans ressentir ce sentiment de culpabilité.

Les jours qui ont suivi la mort de Gabi', mon cerveau ne parvenait pas à accepter sa mort, comme si seul le déni pouvait m'aider à faire mon deuil. Puis, quand j'ai compris, tout a empiré. La colère avait pris le dessus, et elle s'abattait contre tout le monde.

C'est lorsque le cercueil s'est refermé, me laissant, pour la dernière fois, l'image de son corps pâle et froid, que j'ai réalisé que Gabriel ne faisait plus partie de ce monde.

Enfin, bon, je suppose que ce sont les étapes traditionnelles d'un deuil, je les connais bien maintenant. Malheureusement.

Le plus dur, c'est de ne pas savoir s'il est heureux là où il est. Personne ne sait ce qui se passe après la mort, et c'est trop effrayant pour y penser constamment.

Je repense à maman, et sa façon de me rassurer chaque fois que je pleurais à cause de cette peur qui me tordait les entrailles.

Elle me disait que la mort n'était pas quelque chose de douloureux, que c'était uniquement une étape de notre vie, et que cela nous permettait de rejoindre les étoiles et d'en devenir une. Elle m'a menti.

Je me maquille rapidement, en cachant mon teint cadavérique et illuminant mes yeux d'une couche de mascara. Je sèche mes cheveux, puis les attache dans une longue queue de cheval avant d'enfiler mes vêtements.