34 ღ Pivoines.

4.2K 132 70
                                    

CHAPITRE 34

« 𝖸𝗈𝗎 𝗌𝖺𝗏𝖾 𝖾𝗏𝖾𝗋𝗒𝗈𝗇𝖾, 𝖻𝗎𝗍 𝗐𝗁𝗈 𝗌𝖺𝗏𝖾𝗌 𝗒𝗈𝗎 ? »

✧ Tu sauves tout le monde, mais qui te sauve, toi ? ✧

✩♡•••••♡•••••♡✮♡•••••♡•••••♡✩

     LILITH

Je perçois l'œil de John à travers le judas de porte, quand il réalise que ce n'est que moi, il déverrouille et m'accueille, tenant dans ses mains des ustensiles de cuisine.

— Je peux entrer ?, fis-je d'une voix douce.

— Oui, bien-sûr, entre.

Dewitt se décale afin de me laisser passer entre lui, et sa porte d'entrée. Une odeur de chocolat m'enivre lorsque je pénètre dans l'appartement qu'il avait l'habitude de partager avec son frère.

John m'invite à le suivre dans sa cuisine meublée de mobilier rouge. Des placards, au réfrigérateur, en passant par le dos des chaises près de l'îlot central, tout est d'un rouge pastel. Vêtu d'un tablier blanc, taché de sucre blanc et de chocolat, John se remet à cuisiner.

— Je peux goûter ?, demandé-je en l'observant réaliser des macarons, à la française.

Il acquiesce, et j'attrape un petit gâteau sur l'une des grilles de cuisson. Ils sont plutôt bien réussis, et j'avoue que John a toujours eu un talent caché pour la cuisine.

— Comment tu vas, depuis le temps ? Ça te va bien, le carré, me complimente ce dernier.

Il a laissé pousser ses cheveux, à vrai dire, ça lui va bien. Il a l'air en forme, malgré le deuil de son jumeau. De toute manière, je doute qu'il se laisserait emporter par la dépression, n'importe la situation dans laquelle il est plongé. Les Dewitt sont des frères qui n'expriment que peu leurs émotions. Je leur suis semblable.

— Ça va, mentis-je en attrapant un verre d'eau dans l'un des placards.

Lorsque je hausse le bras, ma manche retombe le long de mon coude, et mes cicatrices se retrouvent face aux pupilles sondeuses de John. Je le vois froncer les sourcils, et s'arrêter dans ses mouvements.

— Tu n'es pas obligé de me mentir, Diaz. Tu le sais.

— Je sais, affirmé-je en esquissant un sourire. C'est juste... un peu compliquée ces derniers temps.

J'omets de lui dire que tout le travail qu'il a fourni, lui et Jack, afin de trouver l'assassin de ma mère, n'a servi à rien. Et que, ma génitrice n'était que mon bourreau, finalement.

Le plus triste, dans cette histoire, c'est que je ne pourrais jamais lui demander pourquoi elle a fait ça. J'ai une tonne de questions à lui poser, en vérité, mais, elles ne connaîtront jamais de réponses, et c'est ce qui me peine le plus.

Je traverse énormément de sauts d'humeur, ces derniers temps, et c'est compliqué à gérer pour tout le monde. Mon père et mon oncle ne savent pas comment m'aider, Cameron m'a même proposé des séances de thérapie avec une psychologue, mais je refuse, je ne suis pas folle. Pas comme ma mère. James m'a répété maintes fois que voir un psychologue ne signifie pas être fou, or, c'est ancré en moi, comme si on me l'avait appris depuis toujours.

Adam, Miles et Eli continuent à passer du temps avec moi, dans le but de me changer les idées, toutefois, je vois bien que je ne suis pas la plus à plaindre. Cora a perdu son frère, le seul membre de sa famille. Je crois bien d'ailleurs que c'est terminé entre elle et Miles, du moins, pour le moment. Elle a besoin de temps pour elle, et s'en être pris à moi la dernière fois, ça n'a pas plus à Miles.

LILITH ⌊ TERMINÉ ⌉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant