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- Tiens, mange. M'ordonne un type en me jetant un sandwich sur les genoux.

Je redresse brusquement la tête, tirée de mon sommeil. J'ignore depuis combien de temps je suis dans ce hangar mais l'attente me semble interminable. Le sommeil semblait être l'option la plus adaptée pour passer le temps.
J'ai la gorge sèche, et mon estomac gronde depuis un certain temps déjà. Je n'ai rien avalé depuis mon arrivée ici, et mon corps était en train de me le faire payer à sa façon.
J'adresse un regard mauvais à l'homme qui vient de me porter à manger :

- Sérieusement ?

Il hausse un sourcil, l'air sceptique :

- Mademoiselle préférait manger de la truffe ?

- Je ne vois surtout pas comment je suis censée bouffer en étant attachée. Réponds-je en le fusillant du regard.

Il soupire et s'avance vers moi pour défaire mes liens. Mais juste avant, il se stoppe et remonte son T-Shirt pour révéler son arme :

- Tu tentes quoi que ce soit et je t'en mets une entre les deux yeux, c'est bien clair ?

Je hoche péniblement la tête. Je ne suis pas encore arrivée au point d'envisager le suicide.

- Est-ce que je vais rester ici encore longtemps ? Demandais-je en me frottant les poignets après qu'il m'ai enfin détachée.

- Le temps qu'il faudra. Sont en train de convoquer toutes les équipes pour avoir des réponses sur certains éléments. Et ton Aaron Blake sera présent.

- Pourquoi est-ce que Rodriguez pense qu'il est à l'origine de la disparition de son frère ? Demandais-je prudemment.

Cet homme semble déjà plus réceptif que les précédents, si je peux en profiter pour lui soutirer quelques informations, je ne me gênerai pas.

- Blake et ses hommes ont été vus dans le même quartier où Ross a été aperçu pour la dernière fois. Son frère n'a plus jamais eu de nouvelles après cela. Dans la logique des choses, Blake est la dernière personne à avoir vu Ross.

L'homme se penche vers moi, et pose sa main sur le dos de ma chaise, son visage dangereusement proche du mien :

- Mais encore une fois, je ne t'apprends rien.

Je le fixe intensément, refusant de lui donner la satisfaction d'approuver ses mots. L'homme soupire et se redresse finalement, l'air exaspéré. Il se pince l'arête du nez et reprend :

- Ça ne m'amuse pas de devoir jouer les baby-sitters avec toi. Plus vite tu nous diras ce que tu sais, plus vite tu seras libre. On ne te veux pas de mal.

Mon cul ouais. Bouffon.

- Je connais à peine Aaron, comme je l'ai dit... Je ne suis qu'une simple serveuse.

Le type tire une chaise non loin, et s'installe à califourchon dessus, face à moi :

- Alors pourquoi es-tu marquée ?

Je l'ignore moi-même, comment peut-il penser que je détiens toutes les réponses ?

- Je ne sais pas. Répond-je avec sincérité. Je n'ai su qu'il y a peu que ce n'était pas une cicatrice « banale ».

Mon sandwich m'attire mais étant sur la réserve, je crains de mourir empoisonnée. Je rive à nouveau mon regard à l'inconnu.

- Aaron n'a jamais épargné aucune de ses victimes. Il a été formé par Henrick et ses hommes. Il a été programmé pour être une machine à tuer, signant chacune de ses victimes.

YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant