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Un bruit sourd nous stoppe net dans notre élan. Aaron laisse échapper un grognement et se détache de moi à regret.

Putain.

Il se lève du lit et s'avance vers la porte, en grommelant. Je remonte la couette jusqu'à mon cou, tentant de reprendre mes esprits. Lorsqu'il ouvre la porte, j'entend une voix d'homme s'élever :

- Bonsoir, nous sommes agents de police en charge de ce secteur.

Je fais un bond de mon lit, et me précipite vers le lit d'Aaron pour cacher son sac en dessous. De là où je suis, la personne derrière la porte ne peut heureusement pas me voir.

- Que puis-je faire pour vous ? Demande Aaron en me jetant un coup d'œil.

- On nous a signalé des comportements suspects.

- Pardon ?

- J'ai besoin d'entrer dans votre chambre.

Je me rallonge rapidement dans mon lit, l'air de rien tandis qu'Aaron invite les deux policiers à entrer.

- Bonsoir, Mademoiselle. Me salue le premier en entrant. Est-ce que tout va bien ?

- Heu... Oui pourquoi ça n'irait pas ? Balbutiais-je, perplexe.

- Est-ce que vous êtes retenue contre votre gré ? Me demande le second en observant la chambre.

Oui Monsieur, je suis obligée de rester pour ma survie avec un mercenaire sanguinaire avec lequel j'étais sur le point de coucher lorsque vous nous avez interrompus.

- Je veux bien admettre que mon mari semble totalement asocial, mais de là à dire que c'est un kidnappeur, tout de même... Blaguais-je sur un ton léger pour disperser leurs soupçons.

- Oh c'est... Votre mari ? S'étonne le premier policier.

- Oui, nous étions sur la route pour partir quelques jours chez mes parents. La gentille dame de l'accueil n'avait apparemment pas de lit double disponible, nous ne pouvons même pas profiter de cette nuit à l'hôtel, si vous voyez ce que je veux dire... Soupirais-je en désignant la pièce.

Le second policier devient rouge comme une tomate. En voilà un qui semble bien gêné. Aaron sourit dans son coin, les yeux rivés au sol, les mains dans les poches. Il semble être amusé par la situation.

- Oh... Ce doit être une erreur alors. On nous a signalé un individu suspect, et une jeune femme semblant... Enfin, ça doit être un jugement trop hâtif.

- Très clairement. Je trouve cela d'ailleurs bien exagéré et je ne manquerai pas de laisser une mauvaise note sur cet hôtel. Entre les problèmes d'eau chaude, la poussière, le chauffage dysfonctionnel et maintenant de telles accusations à l'encontre de mon époux... Répondis-je en faisant mine de m'énerver. C'est un scandale de laisser des gens dormir dans un endroit pareil !

Les policiers s'échangent un regard, et le premier soupire en secouant la tête :

- Madame vous nous envoyez désolés mais...

- D'ailleurs, j'ai même une idée ! J'aimerais déposer plainte contre cette dame qui laisse ses clients dormir dans un endroit si insalubre, mais également pour propos diffamatoires ! Est-ce un délit de faciès ? Tout ça parce que mon mari est d'origine polonaise ? M'emportais-je en me levant brusquement de mon lit.

Les deux policiers semblent être prit de panique :

- Oh non Madame, ce n'est pas la peine, il est tard vous savez nous...

YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant