Yours

64 - Final

L'odeur de la mort imprègne les murs. Je ne compte plus le nombre de cadavres que nous avons esquivés sur notre chemin depuis que nous avons quitté Luke et Shawn.

Enzo se déplace habillement, et ouvre la route à travers le dédale de couloirs, son corps faiblement éclairé par les néons au-dessus de nos têtes. Il semble parfaitement sûr de lui, et je me demande s'il n'est pas déjà venu ici auparavant.

Nous avons mis nos rancœurs de côté, prêts à affronter ensemble l'unique et même ennemi que nous avons. Le reste n'a plus grande importance. Nous sommes seuls, visitant l'étage aux allures apocalyptiques, tandis que de nouvelles explosions résonnent au loin.

Mes émotions sont comme éteintes. Comme si je m'interdisais de ressentir un quelconque sentiment. Parce que je m'interdis d'être faible à cet instant. Je ne peux pas me le permettre, cela pourrait m'être fatal.

Des voix résonnent au loin, semblant provenir d'une salle à quelques mètres de nous.

Enzo me fait signe de la main, et je me faufile à sa suite, mon arme visant bien face à moi. Nous entrons dans une imposante salle qui ressemble en tout point à une ancienne pièce de chirurgie.

Une dizaine d'hommes se tiennent là, leurs armes pointées les uns sur les autres, prêts à tirer au moindre mouvement.

Enzo pointe brusquement son fusil d'assaut vers un des hommes au centre de la pièce, tranquillement installé derrière une table chirurgicale.

Henrick.

Il se tient là, fièrement, ses deux mains posées bien à plat sur la table.

- Tiens, les enfants nous honorent enfin de leur présence ! L'équipe est presque au complet, non ? Lance-t-il avec assurance, un sourire machiavélique étirant ses lèvres.

Des hommes armés l'encadrent, pointant ceux qu'Enzo rejoint. Roberto, Aaron, et d'autres hommes dont j'ignore le nom.

Ils sont tous là, armes à la main, prêts à s'éliminer entre eux au moindre geste brusque.

Aaron se décompose littéralement en me découvrant derrière son ami, la panique s'emparant de lui. Il se déplace furtivement pour me dissimuler des hommes d'Henrick, son corps faisant barrière entre eux et moi.

- Oh, inutile de la cacher... Nous l'attendions tous, pas vrai ? Ricane Henrick en ouvrant les bras.

Je déglutis avec difficulté, sentant la rage tordre mon estomac. La gâchette me brûle les doigts et je n'ai plus qu'une idée en tête : En finir avec ce bâtard.

- Ferme là. Crache Aaron l'air menaçant. Finissons-en maintenant. Lâchez vos armes.

Henrick éclate d'un rire sinistre et se lève doucement de son siège.

- Il semble que vous soyez en infériorité pour le moment... Non ? Alors... Si vous tentez quoi que ce soit, mes hommes vous éliminerons à la file. Ce serait vraiment dommage. Quel gâchis...

Il me dégoûte. Sa voix m'insupporte au plus haut point. Je n'ai jamais autant éprouvé de haine pour quelqu'un.

- Qu'est-ce que tu veux Henrick ? S'agaçe Roberto, son arme toujours pointée sur eux.

- Vous savez très bien que vous ne pouvez pas me tuer. Ce n'est pas aussi simple... Pas vrai Rob ?

Aaron lui lance un bref coup d'œil, comme s'il ne semblait pas comprendre.

- Allons... On sait tous que je suis couvert.

Un rire mauvais s'échappe des lèvres du grand brun :