Yours

25

Des heures, voir des jours se sont écoulés depuis mon dernier échange avec un humain.
J'ai la fâcheuse impression que je vais m'uriner dessus, tant ma vessie est pleine. Je tremble, littéralement frigorifiée par l'air ambiant. Ma gorge me gratte désagréablement et je commence à être prise de quintes de toux.

Je regrette amèrement d'être venue voler au secours de Kyle. Je regrette cette fichue robe. Je regrette le moindre événement de ces derniers jours.

Je pensais que mes kidnappeurs m'avaient oubliée quand finalement Rodriguez entre brusquement dans le hangar à grandes enjambées.

- Tu vas prendre une douche, c'est l'heure de bouger. Annonce-t-il en découpant mes liens à l'aide d'un couteau.

Il me tire par le bras, me forçant à me mettre sur mes pieds. Mes jambes, chancelantes, semblent avoir perdu l'habitude de marcher.

- Dépêche-toi, je n'ai pas de temps à perdre. Crache-t-il en me poussant vers la petite pièce au fond du hangar.

C'était une petite salle de bain de dépannage, mal éclairée, mal famée.

- Un de mes hommes va t'apporter des vêtements. Fais vite. M'ordonne-t-il en lâchant finalement mon bras endolori.

Je m'enferme dans la petite pièce, et je me jete sur les toilettes pour soulager mes envies. Je n'en peux plus de tenir de la sorte. J'ai avais mal au ventre, et je suis certaine que je vais finir par déclarer une infection urinaire avec leurs conneries.

Une fois soulagée,je m'empresse de me glisser dans la cabine de douche, trop heureuse de pouvoir ôter la crasse qui me colle à la peau. Mon enthousiasme n'est que de courte durée quand je constate que mes kidnappeurs ne semblent pas régler leurs factures. En effet, l'eau gelée m'arrache un cri de surprise.

Génial.

Je porte mes mains en coupe et bois l'eau qui sort du maigre tuyau. Je suis complètement déshydratée, j'ignore depuis combien de temps ces abrutis m'ont laissée sans boire.
Je dois faire de la peine à voir.
Lorsque j'en eu assez, je me douche à la hâte,pressée de quitter cet endroit maudit.

Je frotte ma peau énergiquement à en rougir. Je me sens sale, imprégnée de crasse après plusieurs jours sur cette chaise. Je tente de laver également mes cheveux mais en l'absence de Shampoing je ne pu faire des miracles.

Quelqu'un tape brusquement contre la porte, m'obligeant à sortir de la douche. Je m'enroule dans l'unique petite serviette de la pièce, puis déverrouille la porte pour passer ma main dans l'entrebâillement :

- Vous avez pris des rechanges ?

Personne ne me répond mais je sens qu'on me pose du linge dans la main.

Un caleçon et ... Une chemise blanche qui doit très probablement être bien trop grande pour moi. Je manque de m'étouffer quand je comprends que je n'obtiendrai rien de plus.

J'enfile le caleçon qui, heureusement, couvre raisonnablement mes fesses.
La chemise quant à elle, m'arrive littéralement à mi-cuisses. Je ressemble à une petite fille qui aurait voulu se déguiser en homme avec les vêtements de son père.
Je me frictionne rapidement les cheveux à l'aide de la serviette pour tenter de les sécher au maximum.
Mais lorsque le sbire de Rodriguez frappe à nouveau contre la porte, je dois me décider à sortir.

- C'est pas trop tôt. Crache-t-il en attrapant mon bras avec agressivité.

Je ne réponds rien, et l'observe me lier les poignets à nouveau. Je siffle entre mes dents, tentant de contenir le flots d'insultes qui menacent de franchir mes lèvres lorsqu'il serre les liens au poid de presque me couper la circulation. Sans un regard, il me traîne à l'extérieur du hangar.
La lumière du jour m'aveugle violemment, si bien que je me vois contrainte de stopper le mouvement.