Yours

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- Tu comptes bouder encore longtemps ?

Étendue au milieu du lit, les yeux rivés au plafond, je demeure immobile.

Le bruit de ses pas résonne dans la pièce, tandis que je garde le silence. J'ignore combien de temps il s'est écoulé depuis que je me suis réfugiée à l'étage. J'avais pu entendre le mercenaire s'énerver au téléphone, sans en comprendre la raison.

Un long soupir s'échappe de ses lèvres, et il vient finalement s'asseoir au bord du lit.

- T'es vraiment la fille la plus casse-couille que je connaisse...

- Tu ne dois pas en connaître beaucoup alors. Réponds-je sèchement.

Il pousse un grognement. Il semble irrité par mon comportement à son égard que je trouve totalement justifié.

- Des hommes nous ont informés que mon oncle compte tendre un piège à Marc lorsqu'il se rendra au siège. Il a prévu qu'il n'en reparte pas vivant. M'informe-t-il en se laissant tomber sur les draps, son corps étendu à côté du mien.

Je demeure immobile, sa présence à mes côtés me rendant nerveuse malgré moi.

- C'était prévisible... Soufflais-je. Un homme touché dans son égo ne lâchera jamais l'affaire avec son rival.

Je vis du coin de l'œil Aaron tourner son visage pour mieux m'observer. Il semble intéressé par mon opinion, pour une fois, puisqu'il m'invite à poursuivre ma pensée.

- Henrick semble être le parfait pervers narcissique par excellence. Et apprendre que sa compagne a fait un enfant avec son « ami », ça reste une action impardonnable. Il cherchera toujours à se venger. Même des années plus tard.

- N'oublie pas que personne ne peut quitter ou fuir l'Organisation sans encourir...

- Oui je sais. La seule issue, c'est la mort. Soupirais-je en rivant finalement mon regard au sien.

Il m'observe, et semble m'écouter avec attention, ses yeux bleus me fixant avec intensité.

- Ton oncle n'en a rien à faire des codes, des lois... Ce qu'il veut, c'est sa vengeance. C'est tout. Marmonnais-je en détournant finalement le regard, mal à l'aise. Et il t'utilisera si besoin est.

- Personne ne m'utilise, je ne suis pas son jouet.

- Tu es un mercenaire, Aaron. Tout le monde a un prix après tout, non...?

Il se tourne légèrement vers moi, et se redresse pour s'appuyer sur son coude.

- C'est ce que tu crois ? Souffle-t-il sans me lâcher du regard.

J'acquiesce lentement, et ferme les yeux.

- Combien on t'a proposé pour me protéger ? Demandais-je en déglutissant.

- Rien du tout.

J'ouvre un œil, désireuse de vérifier à son expression, voir s'il ment ou non. Mais bien au contraire, il semble très sérieux et sincère.

- Pourquoi l'avoir fait alors ?

- Parce que j'apprécie Marc, et que c'était important pour lui.

- Pourquoi ?

Il s'apprête à répondre mais se ravise finalement.

- Putain, mais dis moi les choses à la fin... Tu ne vois pas que je suis en train de devenir folle avec tous ces secrets ? M'agaçais-je en me redressant.