6. L'appel

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Sofia

Tic tac, tic tac... les minutes défilaient telles des heures et le bruit incessant de l'horloge murale m'irritait au plus haut point. Je soupirai d'agacement en voyant l'heure affichée, toujours allongée sur ce maudit lit.

Il était midi et Monika était passée pour m'apporter mon plateau de repas, posé sur la table de chevet. Je tournai ma tête vers celui-ci et vis que je n'y avais toujours pas touché. Je ne ressentais pas énormément la faim et ne prenait plus plaisir à manger. Rester prisonnière ici à ne rien foutre me déprimait de plus en plus.

Je me levai enfin de mon lit pour m'asseoir au bord et je posai mes mains au niveau de mes tempes pour les masser. Une légère migraine me prenait sur le devant de mon crâne.

Je jetai ensuite un œil à la fenêtre, toujours assise sur le lit. Je pouvais apercevoir qu'il pleuvait à travers le fin rideau. Le bruit des gouttes de pluie me procuraient une sensation d'apaisement. Le ciel grisâtre était en concordance avec mon humeur du jour : maussade.

D'un pas rapide, je sortis de la chambre pour changer un peu d'environnement. Voir constamment cette pièce m'oppressait.

Une fois dans le couloir, j'arrivai au niveau des escaliers et appuyai mes mains sur la balustrade. Et sans le vouloir, j'entendis une conversation entre Zack et Aaron qui étaient juste en dessous de moi. Je pouvais les voir mais eux ne me voyaient pas, ne se doutant pas que j'étais en haut en train de les écouter.

— T'as eu des nouvelles ? Questionna Aaron d'un air inquiet.

Toujours rien, souffla Zack, les bras croisés.

Ils ne l'ont toujours pas retrouvé ?! Putain ça va bientôt faire cinq mois !

Je fronçai les sourcils d'incompréhension en me demandant de qui ils parlaient.

— Je sais, ça m'casse les couilles cette histoire...

— Tu vas encore y aller ? Interrogea à nouveau Aaron.

J'en sais rien, ça va mener à rien encore une fois. Même leur mettre la pression n'a pas marché.

— On va devoir se débrouiller tout seuls alors, soupira Aaron en prenant un ton rempli de désespoir.

Non, toi tu restes ici, je m'en charge.

Je fus soudainement interrompue dans mon écoute par des bruits de claquement de talons. Je pivotai ma tête vers le son et aperçut James sortant d'une chambre, vêtu d'un peignoir, accompagné d'une femme, sans doute une prostituée. Je reconnus le visage de celle qui se frottait à lui quand je les avais vus la dernière fois.

Elle portait une robe rose qui ressemblait presque à un tee-shirt tellement c'était ridiculement court, dévoilant toutes ses jambes fuselées et une grande partie de sa poitrine généreuse. Sa bouche pulpeuse, qui avait l'air d'être refaite, était recouverte d'un rouge à lèvres pétant. Elle avait un grain de beauté en haut de sa lèvre. Son visage était recouvert de maquillage et sa chevelure blonde était attachée en une queue de cheval haute. Ses hauts talons aiguilles me donnaient déjà mal aux pieds rien qu'en les voyant.

Arrivé à mon niveau, James me désigna ma chambre du regard avant de répliquer d'un ton sévère :

— Restes dans ta chambre toi, t'es pas censée sortir.

Il avança ensuite en direction des escaliers alors que la femme ne me lâchait pas du regard. Elle me fixait de haut en bas d'un air hautain et méprisant et je levai un sourcil face à son comportement.

La Protégée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant