4. Sombre visage

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Sofia

Neuf heures du matin, le temps était passé si lentement tant je n'avais pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Je me sentais épuisée mais mon corps ne voulait pas s'endormir. C'était comme si il voulait me maintenir éveillée au cas où quelque chose de terrible allait m'arriver.

C'était ma première nuit passée hors de mon domicile, loin de mon père. Je me souvenais encore des ces quatre hommes qui étaient rentrés dans le manoir, puis plus rien. Ils étaient restés silencieux toute la nuit ce qui m'angoissait encore plus. Le pire c'était que je n'avais aucun moyen de verrouiller la porte, n'importe qui aurait pu l'ouvrir et pénétrer dans la chambre.

Je me sentais tout sauf en sécurité. J'étais frustrée, fatiguée et angoissée. Dire qu'aujourd'hui, j'étais censée être en cours avec Lexie. Mon téléphone, posé sur la table de chevet, laissait apparaître des tas de notifications qui fusaient unes par unes. Je n'avais pas la force de répondre pour donner des explications. Je lui répondrai un peu plus tard dans la journée en lui disant que je suis malade.

Je décidai alors de me mettre assise sur le lit. Je posai mon regard sur la grande fenêtre, couverte par un fin rideau blanc à moitié transparent. Les rayons du soleil filtraient à travers le tissu et commençaient à éclaircir la pièce, plongée dans l'obscurité quelques heures avant.

Je balayai la grande pièce du regard. Le sol était en marbre blanc, parfaitement propre. Les murs étaient couleur crème et une suspension luminaire apportait une touche de modernité dans la chambre. Le lit en baldaquin dans lequel j'étais assise était recouvert d'un drap en soie blanc. Le tissu était tellement doux et agréable au toucher.

Ayant plus que marre de rester plantée ici, je me levai du lit. J'étais encore vêtue de mes habits de la veille, je n'avais pas la force de me changer et je flippais trop pour me déshabiller alors que des hommes inconnus auraient pu apparaître à tout moment.

Je me rappelais ensuite de la conversation téléphonique que j'avais eu avec mon père hier soir. Il était rassuré de savoir que j'étais arrivée saine et sauve dans ce manoir. Il me disait qu'il allait prendre très souvent de mes nouvelles et qu'il ne fallait pas que je m'inquiète.

« Ne t'inquiètes pas Sofia, tout se passera bien. Zack sait très bien ce qu'il fait. »

Pour ne pas l'embarrasser davantage, je faisais semblant d'être d'accord avec lui même si tout mon être me poussait à m'échapper d'ici, loin de ce Zack.

Je me souvenais encore de la première fois qu'il m'avait adressé la parole à la station essence, son regard noir ne quittait pas mon esprit. Il était aussi flippant que séduisant.

D'un pas hésitant, je m'approchai de la porte de la chambre et l'ouvrit en un léger grincement. Je la gardais entre-ouverte pour m'assurer qu'il n'y avait personne aux alentours.

— Elle est au premier étage, lança une grosse voix masculine depuis le rez-de-chaussée.

Et tout de suite, mes sens s'alertèrent lorsque j'entendis des bruits de pas monter à toute vitesse les escaliers. Je courus directement vers le lit sans refermer la porte, prise de panique. Je sautai dessus alors que les pas se rapprochaient de plus en plus.

Puis soudain, je n'entendis plus rien pendant quelques secondes. Mon coeur tapait tellement fort dans ma cage thoracique et une montée d'adrénaline naissait subitement en moi. Je fronçai les sourcils, essayant de comprendre ce qu'il se passait.

La Protégée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant