56. Nouvelle vie

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Sofia

📍Chicago, 3 mois plus tard

Il te manque combien de cartons ?

— Encore deux autres, répondis-je à mon père en terminant de refermer le dernier carton contenant toutes mes affaires.

Je me redressai ensuite en attachant mes longs cheveux en une queue de cheval haute et en lâchant un petit soupir.

Ça faisait au moins trois jours qu'on emballait tous ces tas de cartons sans même s'arrêter.

La chaleur écrasante nous donnait un avant-goût de l'été qui approchait et je mourrai déjà de chaud, même vêtue d'un débardeur et de mon short en jean.

— Donne, je vais t'aider, lançait mon paternel en faisant son entrée dans ma chambre et en s'emparant d'un carton.

Merci.

Je pris l'autre et le suivit jusqu'à la sortie de notre modeste petit appartement encore en pagaille.

Car oui, depuis le bordel qu'avaient foutu les hommes de Carlos quelques mois plus tôt, nous étions parvenu à ranger et récupérer que ce que nous pouvions. Le reste de nos biens étaient cassés et inutilisables.

En descendant les escaliers de l'immeuble, je croisai Vanessa qui me saluait en un franc sourire.

— Tu as besoin d'aide ? Proposait-elle.

Non t'inquiètes pas, merci.

— Alors c'est bon, c'est aujourd'hui ?

— Oui, c'est aujourd'hui ! Affirmais-je alors qu'elle me prit dans ses bras.

Même si ça avait pris un peu de temps, j'avais fini par lui pardonner. Elle restait malgré tout une bonne personne et m'avait expliqué que la vie de son fils était en danger, elle n'avait pas d'autre choix que de tout rapporter aux hommes de Carlos me concernant.

Elle nous avait été d'une grande aide ces derniers jours et je lui en étais très reconnaissante. Je pouvais encore sentir à quel point elle se sentait coupable dans son regard.

Une fois à l'extérieur, je tendis mon carton à mon père qu'il mit directement dans le coffre de la voiture. Et de suite, je sentais mon estomac se tordre dans tous les sens et ma gorge se noua subitement.

C'était le dernier carton avant le grand départ.

Une nouvelle vie allait s'offrir à moi. À nous.

— Ça va ? Demandait mon père d'un air soucieux en voyant mon visage.

Oui... oui ça va, ne t'en fais pas, répondis-je en évitant son regard.

Écoute, si tu veux changer d'avis et que tu te sens finalement bien ici, tu peux me le di-

— Non, c'est la meilleure décision à prendre papa, coupais-je d'un air plus assuré. On doit quitter Chicago. Rester ici, c'est... c'est se rappeler constamment de tous ce qu'il s'est passé et je ne veux plus me rappeler, il faut qu'on tourne la page. Qu'on prenne un nouveau départ.

La Protégée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant