20. La taupe

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Sofia

AÏE !

Je reculai machinalement mon bras suite à la vive douleur que je venais de ressentir après qu'April m'ait extraite la balle avec une pince.

— Désolée... murmura cette dernière en grimaçant.

Heureusement, je n'étais pas très douillette, sinon je ne l'aurai jamais laissé faire ça.

J'étais encore un peu dans les vapes, assise contre le mur d'une pièce faiblement éclairée. Le néon au plafond clignotait légèrement, me permettant de distinguer ce qu'il y avait autour de moi.

Des étagères vides recouvertes de poussière, un canapé en cuir délabré au centre et le sol présentait des tâches noires un peu partout. Le mur était également dans un état désastreux. Je devinai alors que nous devions probablement être dans le sous-sol du manoir.

Un grincement de porte se fit soudainement entendre. Je pivotai ma tête sur le côté alors qu'April désinfectait minutieusement la plaie à l'aide de compresses alcoolisées, me provoquant de légers picotements.

Aaron se joignait à nous en s'agenouillant à mon niveau. Il me tendit une bouteille d'eau et je le remerciai en un faible sourire.

— Toujours vivante ? Lança ironiquement le brun pour briser le silence.

Je bus une gorgée de l'eau fraîche et demeurai silencieuse, encore chamboulée par ce qu'il venait de se passer plus tôt.

— Je vais te faire un pansement hémostatique pour stopper l'hémorragie, annonça April en gardant les yeux sur mon bras, je vais recouvrir le tout d'un bandage.

Elle avait un petit plateau avec tout le matériel nécessaire près d'elle, je la regardais faire en voyant qu'elle avait l'air de plutôt bien gérer.

— Heureusement qu'on a une petite infirmière parmi nous, répliqua Aaron en scrutant sa sœur d'un air admiratif.

Malheureusement, la petite infirmière comme tu dis a dû stopper ses études contre son gré pour se diriger vers une autre vocation par correspondance, souffla la brune en découpant des morceaux de mèches hémostatiques.

Je toisais la jeune femme d'un air interrogateur et cette dernière le remarqua en croisant mon regard. Elle ajouta ensuite en restant concentrée sur ma plaie :

— Zack a voulu que j'arrête mes études d'infirmière pour choisir des autres études avec des cours par correspondance. Il n'existait pas de formation pour devenir infirmière à distance...

Après avoir posé les mèches sur ma plaie encore sanglante, elle prit un bandage qu'elle commençait à enrouler autour pour maintenir les mèches.

Je me remémorais ensuite tous ce qu'il venait de se passer chronologiquement lorsque j'étais dans la chambre. Ce van noir, cet homme qui m'avait tiré dessus, le gaz lacrymogène qui m'avait plongé au bord de l'asphyxie et... Zack qui était venu me sauver.

C'était un miracle que la balle m'ait uniquement touchée le bras. Si cet inconnu avait parfaitement bien visé, il aurait pu me toucher la tête et je ne serai déjà plus de ce monde. Cette image me fit frémir, me disant que j'aurai pu mourir aujourd'hui.

— Je... j'étais par la... fenêtre et j'avais vu un van noir... p-puis, un homme... il avait... il avait sorti une arme et... il m'a tiré dessus... arrivais-je à articuler en fixant le sol.

Je ne disais rien pendant quelques secondes, essayant de me dire pourquoi ils avaient fait un tel acte. Pourquoi m'avoir tiré dessus ? Je ne les connaissais pas et je ne leur avait rien fais de mal.

La Protégée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant