La Protégée

53. Les portes de la délivrance

Sofia

Les coups de feu retentissant toujours depuis l'extérieur, j'entendais la voix de Carlos donner des ordres à ses hommes depuis l'étage du bas tout en les insultant de tous les noms possibles en espagnol.

Quant à moi, je ne savais même pas ce qu'il se passait dans cette maudite villa. J'ignorai qui les attaquait en pleine nuit. Mais en tout cas, ils tombaient pile au bon moment et je les remerciai intérieurement. Qui qu'ils puissent être.

Carlos Sanchez devait avoir beaucoup d'ennemis d'où le fait qu'il était constamment escorté par ses hommes armés jusqu'aux dents.

Un autre vertige me prit violemment et j'appuyai tout mon corps contre la porte en sentant des sueurs froides m'alerter concernant l'état de mon corps. La perte importante de sang me donnait le tournis et m'affaiblissait davantage.

Je ne vais pas tenir longtemps.

Puis, me rappelant que j'étais à moitié dénudée en apercevant mon tee-shirt au sol, je me précipitai vers celui-ci en grimaçant de douleur.

Mais avant même que je ne le ramasse, mon souffle se coupa tout d'un coup et mon coeur loupa un battement lorsque je vis une ombre se rapprocher vers la fenêtre de la pièce.

Mes membres se figèrent complètement et je me préparai à hurler en sentant que mon heure allait sonner à ce moment précis.

La personne avait escaladé les murs de cette gigantesque façade pour tenter de pénétrer par n'importe quelle fenêtre. Et bien évidemment, celle-ci était à moitié ouverte...

Sinon c'est pas drôle.

Je pris mon courage à deux mains pour avancer rapidement en direction de celle-ci à pas feutrés. La peur animait mon corps entier et je me disais que cela devait probablement être un des attaquants. Ils venaient ici pour tuer les gens de cette villa et ils m'achèveront sans aucune pitié.

Mais dès lors que je fus à quelques mètres de la fenêtre, sentant l'angoisse me tordre les tripes, mes yeux s'écarquillèrent aussitôt et mon coeur bondit à la vue du visage qui venait de surgir dans mon champs de vision.

Oh. Mon. Dieu.

Je fronçais des sourcils en clignant plusieurs fois des yeux pour être sûre de ne pas halluciner tandis qu'il ouvrit complètement la fenêtre sans me lâcher une seule seconde du regard. Ses yeux descendirent vers mon soutien-gorge et son regard devenait tellement noir de rage que je tressaillis sans m'en rendre compte.

Lorsqu'il posa enfin ses pieds dans la pièce, il se précipitai vers le lit à quelques mètres afin de prendre la fine couverture et me la tendre, n'ayant pas vu mon tee-shirt au sol.

Le choc était toujours présent et je n'arrivai plus à faire un geste de plus. Étais-je en train de rêver ? Si c'était un rêve, c'est le plus beau de toute ma vie...

— Z-Zack ? C'est toi ?

Il plongeait ses yeux dans les miens. Son regard était froid et dur. Sa mâchoire contractée et ses sourcils froncés montraient qu'il était profondément en colère.

Je n'y croyais pas. Je n'arrivai pas à me dire qu'il se tenait devant moi alors que quelques heures plus tôt, son corps gisait au sol.