La Protégée

24. Avis de recherche

Sofia

02h00.

Tout les prétendus invités venaient de quitter le manoir depuis une bonne heure. L'habitation était de nouveau plongée dans le calme habituel, me disant qu'ils étaient tous probablement en train de dormir après cette soirée mouvementée.

J'entendais un peu avant les gémissements incessants d'une femme en pleins ébats dans la chambre d'à côté, me donnant une raison de plus de vouloir au plus vite partir d'ici quand l'occasion se présentera enfin. Et cette occasion, je ne comptais pas la rater.

Le taxi que j'avais appelé était en route et je gardais un œil par la fenêtre dans l'espoir qu'il vienne au plus vite. J'avais pris soin de mettre une veste à capuche en voyant le temps pluvieux qui allait sans doute durer toute la nuit.

Ma valise près de moi, je n'avais qu'une hâte : quitter cet endroit maudit. Me tenir loin de tous ces malades, loin de ces inconnus aussi fous les uns que les autres me ferait le plus grand bien. Je ne pouvais plus supporter de rester auprès du meurtrier de mon amie et faire semblant. Sa mort m'était encore restée douloureusement en travers de la gorge, rien que le fait d'y penser me donnait encore une fois l'envie de fondre en larmes.

Peut-être même qu'en sortant d'ici, j'irai le dénoncer à la police. Je ne savais pas si j'aurai le courage, mais je me disais qu'un être aussi monstrueux que Zack Hamilton ne méritait pas la liberté. Il ne pouvait pas continuer de vivre après l'atrocité qu'il venait de faire. Il avait certainement dû tuer pleins d'autres personnes avant Lexie, raison de plus pour l'enfermer dans un trou afin qu'il ne fasse plus de mal à personne.

J'écarquillai les yeux lorsque je vis des phares de voiture s'approcher lentement de l'endroit. Puis, un immense sentiment de soulagement me submergea lorsque je vis qu'il s'agissait de mon taxi.

Enfin, la liberté.

Sans plus attendre, je me précipitai en direction de la porte en attrapant ma valise. Je ne regardais même pas une seule fois derrière moi, rien dans cet endroit ne me manquera. Rien, ni personne.

April.

Il était trop tard pour faire ses adieux à présent, elle me comprendra. Elle savait l'état dans lequel j'étais et à quel point mon ultime souhait serait de déguerpir au plus vite, loin de son grand-frère.

En sortant du manoir, je refermai tout doucement la porte derrière moi afin que personne ne m'entende. Lorsque cette dernière claqua enfin, je lâchai un petit soupir en rabattant ma capuche pour affronter la grosse pluie ainsi que le froid glacial qui m'attendait.

J'avançais presque en courant en direction du véhicule, sentant peu à peu le goût de la liberté m'envahir, se tenant à quelques mètres de moi.

Certes, je prenais sûrement un gros risque au vu du danger qui m'attendait en sortant, mais je n'en avais rien à faire. Je voulais juste retourner chez moi, tout simplement. Carlos ne me retrouvera pas si je restais enfermée à l'intérieur, comme je le faisais si bien chez les Hamilton.

En arrivant près du véhicule, je me dirigeai vers le coffre pour ranger ma valise mais je vis le chauffeur baisser la vitre de son côté en me scrutant d'un air insistant. Je m'arrêtai pour le fixer à mon tour en fronçant les sourcils d'incompréhension.