La Protégée

40. Protecteur

Sofia

— Mais comment cela se fait-il que tu ne m'as donné aucunes nouvelles pendant tous ce temps ? Je t'ai appelé, j'ai-

— J'étais tous simplement désespéré Sofia, soupirait mon père.

— Mais pourquoi ? M'écriais-je d'une voix tremblante.

Les larmes me montaient et ma gorge se nouait subitement. J'avais l'impression de ne pas avoir entendu sa voix depuis des années. Il n'avait pas idée d'à quel point il m'avait terriblement manqué.

Le paysage qui défilait à une vitesse fulgurante face à moi me montrait que Zack était impatient de rentrer chez Bree. Ce dernier gardait un air attentif sur la route en se tournant de temps à autre vers moi en fronçant les sourcils.

— J'ai... je n'ai pas encore la somme que Carlos réclame...

— Toutes ces semaines de travail ne t'ont pas permis d'avoir la somme ? Demandais-je d'un air étonné.

— Il s'agit de 10 000 dollars Sofia, pas quelques centaines de dollars.

Je lâchais un profond soupir de désespoir en appuyant lourdement ma tête contre l'appuie-tête. J'avais la vague impression que nous allions jamais nous sortir de ce pétrin. J'allais pour toujours rester la recherchée de Carlos Sanchez. La pauvre fille destinée à mourir. Sans issue.

— Que vas-tu faire maintenant ? Continuer à travailler ?

— Évidemment.

Un long silence s'en suivit et mon père poursuivit :

— Rejoins-moi Sofia.

J'écarquillais les yeux suite à son annonce soudaine. Puis, un sentiment de bonheur et de légèreté me vint subitement.

— Viens au Texas, je resterai encore là-bas pour un moment et j'aimerai avoir ma fille près de moi.

Je n'avais même pas besoin de réfléchir. Pour moi, c'était évident que j'aille rejoindre mon père. De plus, cela m'évitera un voyage inutile jusqu'à San Francisco à des heures de vol d'ici.

— Je te rejoindrai, répondis-je simplement en étirant un faible sourire.

Et tout de suite, je sentis le visage de Zack se tourner vers moi pour me dévisager avec insistance. Je n'y prêtais pas attention et continuais ma discussion téléphonique.

— Tu m'as énormément manqué papa, tu n'as pas idée.

— Toi aussi ma petite princesse, toi aussi. Je m'en veux terriblement pour tous ce qu'il se passe, c'est entièrement de ma faute.

— Ne t'en fais pas, le rassurais-je, on va finir par s'en sortir.

— Zack a été gentil avec toi ? Me demanda t-il curieusement.

Je pivotais ma tête vers le conducteur et il fit de même quelques secondes après. Sa main tenait fermement le volant et ses pupilles me transperçaient ouvertement. Il avait les traits figés et les sourcils toujours froncés, comme si quelque chose lui déplaisait.

— Il est très gentil avec moi, il m'a très bien traitée depuis que tu m'as confié à lui, finissais-je par répondre d'un ton sarcastique en décollant un faux sourire à Zack.

Ce dernier levait un sourcil, l'air de rien comprendre.

— Parfait, c'était tous ce que je voulais savoir, soupirait mon père.

— À bientôt papa. Je vais réserver les premiers billets pour le Texas.

— Fais attention à toi, ajoutait-il avec une pointe d'inquiétude.