2. Départ immédiat

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Sofia

— Je t'en prie, entre, fais comme chez toi, annonça mon père à l'égard de ce prénommé Zack.

Depuis le salon, je vis ce dernier faire son entrée dans le plus grand des calmes. Seul le bruit de ses pas étaient audibles et sa démarche montrait toute son assurance. Son aura était presque envoûtante, captivante. Mes yeux ne voulaient pas se détacher de lui.

Il arriva dans le salon et ne m'adressa même pas un seul regard. Il m'avait complètement ignoré. Une simple salutation aurait été polie de sa part.

Il prit place sur le canapé en cuir en écartant ses jambes et en posant son bras le long du dossier. Il s'était complètement avachi dessus qu'on aurait l'impression qu'il se sentait déjà chez lui.

— Que me vaut l'honneur de cet appel, Sergio ? Questionna t-il de sa voix rauque.

— Ma fille est en danger.

Et pour la première fois, il posa les yeux sur moi en levant un sourcil. Je me sentais tellement gênée que je voulais m'enterrer six pieds sous terre. Je bougeais à peine et ne prononçais même pas un seul mot, je me sentais ridicule.

Il les détourna ensuite en même pas une seconde et reposa ses yeux sombres sur mon père, assis face à lui. Je me sentais inexistante et inutile à ce moment.

— Je t'écoute.

— Je dois une grosse somme d'argent à Carlos Sanchez, je n'ai pas pu les lui rendre à temps, expliqua mon père d'un air soucieux.

Ah toi aussi si tu empruntes de l'argent aux mauvaises personnes, tu ne peux t'en vouloir qu'à toi même, répliqua Zack d'un ton moqueur.

— Je ne savais pas ! S'exclama mon père. Et maintenant il menace de tuer ma fille si je ne les lui rends pas dans les semaines à venir ! Il faut que tu la protèges et que tu l'emmènes loin d'ici s'il te plait.

Je surveillais sa réaction et ça n'avait pas l'air de l'enchanter. Il haussa les sourcils et questionna de son air hautain et arrogant :

— Tu t'attends à ce que je joues le garde du corps là ?

— J'ai aidé ton père dans le passé, rétorqua mon père, on se connaissait très bien lui et moi.

Zack posa ensuite ses coudes sur ses genoux en gardant les yeux rivés sur mon père. J'observais la scène, les bras croisés.

— Ça m'est égal.

— Je t'en supplie Zack, elle n'y arrivera pas seule ! Elle court un grave danger. Tu connais mieux que personne Carlos et ses hommes, tu arriveras à les échapper.

Je vis mon père le supplier du regard alors que ce dernier ne semblait même pas compatir un peu pour lui. Son regard froid et impassible me donnait l'impression qu'il n'y avait même pas une once d'humanité en lui.

— J'y gagne quoi dans tout ça ? Interrogea froidement Zack.

Je fronçais légèrement les sourcils, prête à déchaîner ma colère sur lui. Je commençais déjà à me faire une image sur le genre de personne qu'il était et je savais pertinemment que je n'allais pas du tout m'entendre avec. Alors là, pas du tout.

Il s'agissait d'un père qui implorait de l'aide pour protéger sa fille unique et lui réclamait quelque chose en échange. C'était complètement absurde !

— Tu auras le restant de mon argent que j'ai pu économiser, je te le promets.

J'écarquillais les yeux suite à ce que mon père venait de dire. Comment pouvait-il lui donner les sous qu'il mettait de côté pour nous nourrir et nous faire plaisir avec quelques achats ? Il était fou et insouciant.

La Protégée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant