31. Derniers instants

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Sofia

Nous nous engouffrâmes dans les profondeurs de la forêt près du manoir, je ne voyais quasiment rien à cause de l'obscurité. Je n'avais plus la force de crier ni même de me débattre, je ne faisais aucunement le poids face à James et seules mes larmes témoignaient de la peur que je ressentais à ce moment.

Mes jambes étaient en coton, mon cœur tapait tellement fort contre ma cage thoracique et de fines branches d'arbres venaient parfois effleurer mon visage, me poussant à fermer les yeux pour ne pas me retrouver avec un œil crevé.

Quelques longues minutes après, j'ouvris les yeux et je vis que nous étions au milieu d'une clairière. Le grand silence de la nuit rendait l'atmosphère encore plus flippante qu'elle ne l'était déjà.

James me poussa rageusement en avant et mon coeur bondit lorsque je me retrouvai au bord d'une rivière que je n'avais même pas vu jusqu'à maintenant. Je me tournai ensuite lentement vers lui, ne voulant pas affronter ce moment qui pourrait sans doute être mon dernier instant sur cette Terre.

Quand je fis face à lui, il se tenait à quelques mètres de moi, son pistolet était pointé en ma direction et mon coeur battait de nouveau à la chamade. Mes jambes tremblaient et je restais complètement tétanisée, essayant de trouver une solution pour lui échapper.

— Un dernier mot avant de mourir ? Lança t-il de son air arrogant, plus déterminé que jamais.

Alors que mes larmes continuaient de couler, je me mis à fermer les yeux et à penser à mon père. Je voulais tant qu'il soit là, auprès de moi. Je n'avais plus de nouvelles de lui et je ne savais même pas ce qu'il était devenu. Il était également très loin de se douter que la mort m'attendait à cet instant précis.

Je relevai la tête en direction du blond, je parvenais à voir dans l'obscurité de la nuit ses yeux bleus clairs me foudroyer du regard, me faisant frissonner de terreur.

Je vais mourir.

C'est fini.

Oh aller, fais pas cette tête ma jolie, répliqua t-il de sa voix rauque. Je t'accorde ce privilège de mourir comme ça plus personne ne sera à tes trousses et tu nous foutras la paix une bonne fois pour toute !

Dire que quelques heures avant, j'étais en train de discuter avec lui sans même me douter qu'il allait me tendre un piège. J'avais très vite compris qu'il n'avait pas voulu partir à l'hôpital avec Zack afin de me tuer en son absence. Je m'insultais intérieurement de tous les noms d'avoir été aussi naïve.

— À cause de toi, poursuivit-il d'un ton plus enragé, mon pote est dans un putain de lit d'hôpital, entre la vie et la mort ! Et je sais pertinemment que Carlos ne compte pas s'arrêter là et qu'il va encore foutre la merde autour de nous. Donc si tu crèves, il n'aura plus aucune raison de nous faire chier.

J'étais bel et bien consciente que Carlos devait à coup sûr préparer un plan de vengeance après ce qu'il s'était passé lors de la soirée de gala. Le narcotraficant ne devait certainement pas avoir l'habitude de s'avouer vaincu.

— J'aurai dû te tuer dès le début, Zack aurait dû le faire aussi mais vu l'intérêt qu'il porte pour toi j'ai vite pigé qu'il ne le fera jamais et qu'il est déterminé à te protéger. Je ne le pensais pas aussi faible que ça d'ailleurs, ça m'étonne énormément de sa part.

Je fronçai les sourcils suite à ses paroles mais poussai immédiatement un hoquet de stupeur lorsqu'il chargea son arme et posa son doigt sur la gâchette, me regardant avec toute la haine qu'il ressentait à mon égard.

La Protégée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant