La Protégée

51. Meilleur(e) ennemi(e)

Sofia

— Donc tu es arrivé ici il y a quelques heures ? Demandais-je de nouveau assise aux côtés de mon père, n'arrivant toujours pas à croire qu'il se tenait devant moi.

— Oui... ils m'ont retrouvé au Texas...

Il comptait redresser sa posture mais il arrêta immédiatement tout mouvement en poussant un petit gémissement de douleur.

— Papa est-ce que ça va ? Fis-je en le fixant d'un air inquiet. Tu es blessé ? Ils t'ont fait du mal ?

— Ne t'en fais pas, tout vas bien.

— Arrête, je sais quand tu mens. Dis moi qu'ils ne t'ont rien fais !

— On s'en fiche, tous ce qui compte c'est que tu es là près de moi et que tu vas bien ma princesse. Je n'aurai pas supporté qu'il te soit arrivé quelque chose par ma faute... m'avouait-il d'un air attristé en posant ses deux mains sur mes épaules.

— Moi aussi papa... je suis contente que tu sois auprès de moi.

Je le pris sans plus attendre dans mes bras. Cette sensation m'avait horriblement manqué que je savourais chaque secondes en fermant les yeux et en affichant un faible sourire.

J'étais persuadée que les hommes de Carlos l'avaient frappé. Si il aurait pu crier de douleur, il l'aurait fait. Mais pour ne pas que je m'inquiète plus que je l'étais déjà, il gardait le silence alors qu'au fond de lui, c'était tout autre chose.

J'étais tellement soulagée qu'il soit en vie et qu'il soit à mes côtés.

Peut-être pour mes derniers instants.

— Promets-moi que l'on réussira à s'en sortir en vie papa, lâchais-je entre deux souffles toujours dans ses bras.

Un long silence s'en suivit auquel je pensais qu'il n'allait pas m'apporter de réponse.

En même temps, ça ne m'étonnait pas du tout. Au vu de la situation dans laquelle nous étions, nous avions de faibles chances d'en ressortir vivant.

Dans quelques heures, Carlos allait arriver...

Et ça allait être le début de notre enfer sur Terre.

J'avais encore du mal à le croire. Je n'étais pas encore prête psychologiquement pour le retrouver.

J'étais plongée dans un déni total.

Dès lors que mon père se relâcha de notre étreinte, il s'empara de mon visage en coupe et je ne le quittai pas des yeux. Il semblait si affaibli et avait énormément perdu de poids.

Tout comme moi.

— Je te le promets ma chérie, chuchotait-il en me caressant les cheveux.

Je savais qu'il prononçait ces mots pour me rassurer. Au fond de lui, il ne pensait rien de tout cela.

Il savait pertinemment que c'était la fin.

Pour lui et moi.

Nous étions malheureusement préparés à une mort certaine et inévitable.

— Où est Zack ? Questionnait ce dernier d'un air confus.

Ce n'était pas le sujet à entamer. Je ne pouvais pas penser à Zack sans vouloir me mettre à fondre en larmes par la suite.