SofiaTrois jours plus tard, je n'avais plus revu Zack ni même entendu sa voix dans le manoir. Tant mieux. Plus il se tenait loin de moi et mieux je me portais. Enfin... pas tant que ça en réalité.
J'avais l'impression que les journées étaient tellement lentes, se ressemblant toutes. Le goût de la routine me plongeait dans un état de profonde frustration, moi qui avait l'habitude d'être active.
Je donnais très peu de nouvelles à Lexie qui m'harcelait d'appels et de messages. Je ne lui répondais que très brièvement ou la laissait sans réponse parfois. Je n'avais pas le courage de tout lui raconter, elle aura sans doute du mal à me croire la connaissant.
Après avoir fini ma douche matinale, j'observais avec attention mon reflet dans la glace, une serviette enroulée autour de mon corps nu. Des cernes violacées creusaient le bas de mes yeux et mon teint était tout terne. Mes lèvres étaient gercées et mon regard fatigué. Je baissai immédiatement la tête, me trouvant hideuse. Moi qui avait l'habitude de prendre tout le temps soin de moi, je n'avais jamais parue aussi négligée qu'à ce moment.
Rien qu'hier soir, il était encore difficile de trouver le sommeil. Premièrement mes pensées m'empêchaient de le faire et deuxièmement, j'entendais les gémissements incessants et répétitifs d'une femme. Sans doute une prostituée qui se faisait baiser par James. J'en avais ras-le-bol qu'il se permette de gâcher mes nuits, il pouvait très bien aller faire ça ailleurs !
Je m'habillai rapidement en enfilant un sweat et un jean que j'avais pris de ma valise. Le froid commençait à s'immiscer peu à peu et je me remerciai intérieurement d'avoir pensé à apporter des habits chauds principalement.
Je brossai mes longs cheveux bruns, encore un peu mouillés. Ma chevelure était l'un de mes atouts préféré sur moi. J'aimais tellement en prendre soin et les chouchouter. Ils étaient toujours doux et soyeux et je recevais toujours des tas de compliments d'autres filles à la fac.
Je sortis de la salle de bain et aperçut Monika en train de changer machinalement mes draps. L'idée de me dire que je devrai encore rester prisonnière ici me déprimait au plus haut point.
— J'ai envie de partir d'ici, me plaignis-je en lâchant un profond soupir de désespoir.
Je pris place sur un petit tabouret en attendant que Monika change complètement les draps. J'étais épuisée aussi bien physiquement que mentalement.
Une fois fini, la domestique s'approcha de moi pour me chuchoter d'un ton rassurant :
— Si Monsieur Hamilton vous garde ici, c'est pour une raison.
— J'en ai rien à foutre ! Hurlais-je soudainement en la fusillant du regard.
Elle sursauta légèrement et garda les yeux écarquillés un instant. Puis, me rendant compte que je venais de crier sur elle, la culpabilité pouvait se lire dans mon regard. Je me levai immédiatement pour lui faire face.
— Je... je suis désolée.
Monika était la seule personne qui me comprenait et avec qui j'avais un certain contact social. On discutait souvent de choses banales, sans jamais aborder le sujet de Zack car elle n'en avait pas le droit. Ça m'arrivait même de l'aider à faire le ménage dans cette immense chambre.
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La Protégée
Fiction généraleSofia Garzia venait tout juste de recommencer une nouvelle vie aux États-Unis aux côtés de son père en menant sa vie de jeune étudiante. Mais très vite, son destin se retrouvera menacé lorsqu'un dangereux narcotraficant sera à sa recherche. Le père...