La Protégée

28. Mensonge et déception

Sofia

À la seconde où nous franchîmes le pas de la porte, je fus très grandement impressionnée par le monde qu'il y avait à l'intérieur. Un homme arriva ensuite vers moi pour me retirer mon manteau en me saluant poliment. Je n'arrivais même à pas le remercier tant mes traits du visage étaient figés.

Quelques regards se posèrent sur moi et je sentais instantanément mes veines se glacer de terreur. Je me maudissais intérieurement d'avoir choisi cette robe rouge qui attirait bien trop l'attention sur moi. Mon coeur battait à la chamade et mon corps entier me poussait à m'enfuir le plus rapidement d'ici, sentant le danger à des kilomètres.

— Putain ! Toutes ces femmes sont incroyables, s'exclama James à ses collègues en dévisageant ouvertement quelques femmes qui passaient devant lui.

— On est pas venu pour ça James, souffla Zack d'un air amusé en avançant.

Je me mis rapidement près du brun en le suivant comme il me l'avait conseillé. Je devais rester auprès de lui durant toute la soirée.

Tyron était le seul à être resté à l'extérieur, dans la voiture. Il surveillait attentivement la venue des hommes de Carlos pour prévenir Zack grâce à son oreillette.

— Et si tout ne se passe pas comme prévu ? Lança discrètement Liam à Zack.

— Tout se passera comme prévu Liam, répondit ce dernier d'un air confiant. À mon signal, vous ferez tous ce que je vous ai dit.

Je n'étais pas du tout sereine et la boule au creux de mon estomac me rendait tellement nerveuse. Plus j'avançais, plus de nombreux regards curieux se posaient sur moi, hommes comme femmes. Ils devaient certainement tous savoir que j'étais celle que Carlos Sanchez recherchait.

Putain.

Je voulais tant qu'ils m'ignorent et qu'ils fassent comme si je n'existais pas. Je voulais m'échapper au plus vite de cet endroit, rempli de personnes aux intentions probablement malsaines à mon égard. Je ne supportais plus tous ces regards empli de jugement et de mépris, j'avais l'impression qu'ils se moquaient tous de moi en connaissant mon terrible sort.

Je fais trop pitié.

Je sentais mes jambes s'alourdir à chacun de mes pas, ma respiration devenait saccadée et je luttais intérieurement pour ne pas laisser la panique prendre possession de mon corps.

Puis soudain, alors que je me sentais faiblir tout doucement, la main de Zack glissa le long de mon avant-bras, me procurant un frisson dans tous le corps. Ses doigts enlacèrent ensuite les miens et il approcha son visage près du mien pour me chuchoter :

— N'aie pas peur, je suis avec toi.

Il avait remarqué que je devais être complètement effrayée et mal à l'aise. Même si son geste me semblait inhabituel de sa part, je ne le repoussai pas car le fait qu'il me tenait la main me rassurait grandement et me donnait conscience qu'il était auprès de moi.

Je ne suis pas seule.

Je pris ensuite une grande inspiration pour canaliser mon angoisse qui se dissipait peu à peu. Je restais toujours auprès de l'homme censé me protéger, main dans la main et avançant je ne sais où.