Camille Hernandez
Chasing Pavements - Adèle
Sèchement, je claquais le tiroir de mon armoire en essayant de ne pas exploser vu tout ce qui se tramait dans ma cage thoracique. J'avais le cœur qui ne demandait qu'une chose, éclater dans ma poitrine, et mes poumons commençaient à emmagasiner plus d'air qu'ils ne le devraient.
- Camille. je me mordais l'intérieur de la joue alors que Lucas débarquer dans la chambre, refermant prudemment la porte derrière lui. Beauté, viens on p-
- Laisse-moi tranquille, j'ai sommeil. crachais-je en tirant mon pyjama de sous mon oreiller, prenant le chemin de la salle de bain, sans calculer mon mari qui soupirait en jurant dans sa barbe.
Toujours indifférente à son sujet, je m'enfermais dans la salle d'eau et m'affairais à me changer, me regardant longuement dans le miroir sans ouvrir la bouche. J'avais le visage ferme, aucune expression n'outrepassait la barrière de mon épiderme et je savais que le moindre hic pourrait me faire péter un câble.
La seule raison pour laquelle je ne m'étais encore transformée en l'abominable Hulk, prêt à tout détruire sur son passage, c'était que mes enfants dormaient à quelques mètres de là, dans leurs chambre. Et je ne pouvais pas les réveiller en incendiant leur père qui mériterait bien que je lui en colle une pour qu'il remette ses idées en place un peu.
Mais peu à peu, les traits de mon visage s'affaissaient et je me détestais pour éclater en larmes, de manière affreuse en plus, couvrant mes yeux et lâchant mes affaires de la journée vu que je n'avais même pas la force pour les foutre dans la panière à linge sale. Le cœur en morceaux, j'avais les paroles du docteur qui me tournaient dans la tête sans s'arrêter, me donnant très vite le tournis. Tout se mélangeait.
Fatigue, trouble, amaigrissement, crampes, œdèmes, anémie, problèmes de coagulation, dialyse, traitement.
Insuffisance rénale chronique. Pas de guérison, juste un traitement.
- Putain Camille.
Je n'avais visiblement pas fermé à clé au final.
- M'approches pas. reniflais-je en m'écartant au dernier moment, échappant aux bras tendus de Lucas en ma direction. Tu m'as menti.
- Je ne t'ai pas ment-
- Tu m'as caché des choses Lucas. il soufflait en se massant les yeux. Tu le sais depuis trois mois bordel, trois mois. l'accablais-je avant de le fixer, ses joues étant rouges également. Et t'as fait comme si de rien n'était putain.
- Tu crois que c'est facile peut-être ? me demandait-il en se pointant du doigt, les sourcils froncés. Annoncer à sa femme qu'on est malade d'une merde qui ne se guérit pas, tu penses que j'avais les mots pour te le dire Camille ?
VOUS LISEZ
𝘴𝘢𝘷𝘢𝘨𝘦
Fanfiction𝐥𝐮𝐜𝐚𝐬 𝐡𝐞𝐫𝐧𝐚𝐧𝐝𝐞𝐳 • (pt.2) • "il n'y a rien de plus précieux en ce monde, que de se sentir exister pour quelqu'un." (22juin.2020/23aoû.2020 #1 fanfiction : 20sept2020, 21sept.2020, 22sept.2020 ; 22nov2021, 23nov2021)