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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟏 : C'est aussi grave que ça merde ?



𝑪𝑨𝑴𝑰𝑳𝑳𝑬 𝑯𝑶𝑪𝑲

La chanson de mon réveil résonnait dans ma tête et je grognais en cherchant à l'aveugle mon portable. J'ouvrais un œil pour m'aider et parvenais à l'éteindre. Rapido sautait sur le lit et je souriais en lui caressant son pelage tout doux.

Doucement, je me redressais pour m'asseoir sur mon lit en tailleur et mon regard croisait le miroir où reflétait mon visage.

- Bordel. jurais-je en voyant mes yeux éclatés et bouffis. Connard de merde.

Rapido se blottissait contre moi et je passais ma main sur mes joues qui étaient encore légèrement mouillées. J'avais tellement mal dormi cette nuit, peut-être quatre heures maximum à tout cassé.

À chaque fois, je me réveillais en sursaut, les images de la vidéo de la veille me revenant en tête et ça me donnait envie de vomir. J'appuyais sur le bouton de mon téléphone pour l'allumer, aucun message de Lucas.

Le fond d'écran de verrouillage me donnait un coup de poing dans le ventre. C'était une photo de Lucas et de moi à Cuba, le soir où nous il m'avait dit je t'aime. Et je l'avais cru, putain mais j'étais vraiment la pire des abruties.

Il m'avait rendu faible, je n'étais plus la même Camille, je me dégoûtais d'avoir laissé un homme me toucher comme ça. Je m'étais promise de ne plus jamais tomber pour quelqu'un et voilà que j'avais mis les deux pieds dedans sans regarder le gouffre que c'était.

L'entraînement d'Ousmane était à treize heures et il était dix heures.

- Désolé mon chien. chuchotais-je à Rapido en grattant son ventre. Maman était pas d'attaque pour aller courir, on essaiera demain.

J'embrassais le haut de sa tête alors qu'il se rendormait et me levais du lit pour aller prendre une bonne douche, bien froide. Histoire de me changer les idées.

Une fois mon bain terminé, j'enfilais un pantalon mom avec un débardeur blanc, il faisait hyper chaud dehors. J'avais clairement passé une heure trente dans la salle de bain, à laisser l'eau de la douche glisser sous mon corps et à réfléchir.

Réfléchir à quel point j'avais été la plus grosse conne du monde à l'avoir cru. Personne ne m'avait mis au courant que c'était le plus gros des salops. Putain pourquoi avait-il fallu que je rentre dans leur monde moi aussi ? J'aurai dû sauter merde.

Alors que je mangeais mon déjeuner, mon téléphone vibra et je jetais un œil dessus. C'était un message de Lucas. Tiens, tiens.

"Fdp : beauté ça fait longtemps qu'on s'est pas appelé. j'ai du temps libre, on se fait un facetime ?"

La haine montait dans mes veines, il faisait comme si de rien n'était. Je posais rageusement ma fourchette dans mon assiette, attrapais mon portable et tapais hargneusement sur le clavier pour écrire ma réponse.

"Moi : C'est clair qu'hier soir tu n'en as avais pas du temps."

Sa réponse fut immédiate, un appel. Bien évidemment, je laissais sonner, ne voulant clairement pas entendre le son de sa voix de bâtard. Et il recommença son manège au moins dix fois avant que je mette mon téléphone en silencieux.

Vers midi trente, je quittais mon appart' pour me rendre au Camp Nou, voir l'entraînement d'Oussou. Lucas n'avait toujours pas arrêté de m'appeler. J'avais même reçu un mail de sa part.

J'arrivais au stade vingt minutes à l'avance et restais dans ma voiture pour la clim'. Je prenais mon téléphone dans mes mains, refusais un nouvel appel de Lucas et allais sur l'appli "messages" pour voir ce qu'il avait pu m'écrire.

𝘴𝘢𝘷𝘢𝘨𝘦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant