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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟔𝟏 : Ta gueule.

CAMILLE HOCK

Ma bouche s'ouvrait et se fermait sans qu'un mot ne puisse en sortir. J'avais la main sur la porte comme pour me soutenir et une tornade brune du nom de Lucas passait juste à côté de moi jusqu'à me faire perdre légèrement l'équilibre.

Avant que le poing de Lucas n'atteigne le visage de JF, Théo s'interposait entre les deux pour calmer son frère. Le pire dans tout ça c'est qu'aucun de ces trois-là ne parlaient et je me sentais rapidement gênée. Je n'avais jamais vu le père de Lucas, que ce soit en vrai ou en photo. Et là, ça me faisait un choc parce-qu'il avait presque les mêmes caractéristiques que son fils.

Si Lucas avait les yeux de sa mère, il avait hérité du nez, de la bouche et de la forme de visage de son père. J'avais l'impression d'avoir trois clones face à moi.

- Dégages de chez moi. claquait Lucas en se dégageant de l'emprise de son frère. T'es mort pour moi.

- Lucas escucha lo que tengo que decirte por favor. ( Lucas écoute ce que j'ai à te dire).

Jean-François était cent pour cent espagnol et ne parlait presque pas un mot de français de ce que m'avait déjà dit Lucas.

- No quiero, no me importa lo que tengas que decirme porque es demasiado tarde, Jean-François. (Je veux pas, j'en ai rien à foutre de ce que t'as à me dire parce-que c'est trop tard Jean-François).

Peut-être les hormones ou je ne sais quoi mais d'entendre Lucas parler espagnol, je kiffais. J'adorais son accent moi.

- S'il te plaît hermano. tentait Théo en soupirant.

- Et t'es sérieux toi aussi. Ce bâtard revient et toi tu plonges dedans ? Tu sais ce qu'il a fait à mama ?

- Si tu l'écoutes, c'est-

- Non je m'en bats les couilles de ce qu'il a dire tu comprends ? J'en ai rien à battre, qu'il se carre ses excuses où je le pense et qu'il se barre de ma baraque, c'est pas le bienvenue ici. C'est personne pour moi, je veux pas qu'il approche ma famille c'est tout.

- ¡No me hables así, Lucas! (Tu ne me parles pas comme ça Lucas).

Son père cherchait vraiment la merde. Avant que Lucas lui rentre dedans, je prenais son poignet et le forçais à me regarder dans les yeux.

- On rentre. disais-je d'un ton ferme. Théo, Lucas veut pas revoir son père, accepte ça.

- Camille, faut qu'il l'écoute.

Les yeux de mon beau-frère me suppliaient de faire ce qu'il me disait mais je secouais la tête avant de tirer Lucas chez nous et de refermer la porte derrière moi. Ça me faisait de la peine pour Théo mais ce n'était vraiment pas une bonne idée. Lucas est quelqu'un de très impulsif et il aurait été capable de foutre un poing à son paternel sans un seul remord.

Je me mis à sursauter quand j'entendis un verre s'éclater au sol. Lucas venait de renverser un vase sur son passage jusqu'au salon et je soupirais en le rejoignant, tout en faisant attention de ne pas marcher sur un éclat. J'étais dégoûtée, je l'aimais bien ce vase moi.

- Lucas calme-toi. grimaçais-je en le voyant faire les cent pas dans le salon.

- Laisses-moi s'il te plaît, je vais faire une connerie, restes pas là.

- Tu crois vraiment que je vais me barrer et te laisser comme ça ? Laisses-moi rire plutôt.

- Je rigole pas Camille.

𝘴𝘢𝘷𝘢𝘨𝘦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant