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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖 : Nous deux c'est pas possible





𝑪𝑨𝑴𝑰𝑳𝑳𝑬 𝑯𝑶𝑪𝑲

Plus je repensais à la soirée dernière et plus ça me donnait mal à la tête. Avec Lucas c'était beaucoup trop bizarre. Je ne savais pas ce qu'il nous avait pris, c'est comme si on s'en foutait un peu de tout, comme si nos actes n'allaient pas avoir de répercussions sur le futur.

Depuis lui, je n'avais jamais laissé un homme m'approcher d'aussi près, voire mettre ses mains sur mes hanches comme l'avait fait Lucas. Je lui avais laissé beaucoup trop de libertés et voilà où ça avait mené, il avait failli m'embrasser.

Sur le coup, j'avais pris peur et j'avais préféré lui claquer la porte au nez plutôt que de sentir ses lèvres sur les miennes. Je ne savais pas si j'en avais envie après tout, je ne savais même plus ce qu'était le vrai amour. Parce-que pour moi, il était presque impossible qu'une personne en aime une autre. Qu'elle puisse tout faire pour la rendre heureux, sans qu'il y ait une arrière-pensée désobligeante derrière.

- Camille, tu es toujours avec moi ?

Je relevais seulement la tête et voyais la psy me sourire de ses dents blanches à la Colgate. Je soupirais en dégourdissant mes jambes allongées sur le sofa et jetais un regard bref en direction de l'horloge accrochée en haut d'un mur. Bordel, il me restait encore cinquante longues, très longues minutes.

- Tu sais ? Je ne te force pas à me parler, je ne suis pas là pour ça. Je te l'ai déjà dit, je suis là pour t'aider, pour entendre tes problèmes, les comprendre et te donner des solutions et-

- Quelqu'un a abusé de moi.

C'était sorti tout seul, je n'avais même pas à mâcher mes mots ou trouver une autre formulation. C'était la seule phrase qui était sortie de ma bouche depuis le début de la séance. Ma psy se remettait droite sur son fauteuil moelleux noir et se munissait d'un stylo.

- Qui ça Camille ?

- J'ai pas envie de le dire. crachais-je presque.

- Pas de problèmes. Mais tu veux m'expliquer un peu plus ? Pas la peine de mettre un nom pour la personne, ce n'est pas le plus important.

Est-ce que c'était vraiment ce que j'avais envie de faire ? J'avais tellement de secrets dans mon cerveau, comme une caverne d'Ali Baba. Enfin, mes antécédents n'étaient pas mielleux, remplis de cœurs. Non, c'était tout le contraire.

- Si je peux me permettre. intervenait ma psy en vérifiant ses notes. Tu m'as déjà fait part d'un de tes problèmes avec ta sœur, il-

- Je veux pas parler de ça.

Mon ton froid soufflait dans la salle et la psy se raclait la gorge en réajustant ses lunettes de vue noires sur son nez.

- Bien. Excuses-moi, je ne voulais pas t'offenser.

- Pas de problèmes.

- Bon, vu que tu m'as l'air assez ouverte sur un sujet, nous allons l'approfondir, ça te va ?

- Oui...

- Cool. Donc... Tu m'as dit que quelqu'un avait abusé de toi, tu parles bien de...

- Oui, j'avais treize ans. Je fermais mes yeux en prenant une grande inspiration. C'était un membre de ma famille. Un cousin à ma mère qui habitait chez nous le temps d'un mois pour les vacances. Il était venu avec sa femme et ses deux enfants. Bordel qu'est-ce que je détestais ces deux pétasses.

𝘴𝘢𝘷𝘢𝘨𝘦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant