𝘴𝘢𝘷𝘢𝘨𝘦

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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟔 : T'as pas confiance en moi !

𝑪𝑨𝑴𝑰𝑳𝑳𝑬 𝑯𝑶𝑪𝑲

Durant tout le trajet j'avais été silencieuse. Pas un mot n'était sorti de ma bouche depuis que que j'avais lu la lettre. Même quand je m'étais réveillée de mon malaise, je n'avais pas articulé une syllabe, une onomatopée ou un son. Ousmane avait pourtant essayé de me faire cracher un mot mais il n'avait pas réussi.

Est-ce que Lucas savait que j'étais là tout de suite à Paris dans un hôtel pourave ? Pas du tout. Et est-ce que j'allais le prévenir ? Bien sûr que non.

- Camille j'ai pris un KFC, y avait pas de Mcdo à moins de vingt minutes. annonçait Ousmane en entrant dans la chambre.

Je relevais lentement le visage vers lui et hochais de la tête avant de repointer mes yeux vers l'horizon par la fenêtre. Mon père avait une deuxième famille, deux autres enfants en plus des siens. Je ne connaissais pas leur âge, peut-être qu'ils étaient plus vieux ou plus jeunes que moi. Et qui était cette femme ? Ma génitrice était-elle au courant de leur liaison secrète ?

Et si en réalité, j'étais la fille cachée du défunt Vincent Hock ? Bordel j'avais le cerveau retourné.

- Bon Camille j'ai tout fait là. soupirait Ousmane en enlevant sa veste en jean. Je t'ai apporté de la bouffe, je t'ai fait des blagues, j'ai même dansé devant toi la danse des canards et tu m'a toujours rien dit. C'est grave frustrant pour moi, j'ai l'impression d'être à côté d'un muet là.

Je haussais simplement des épaules, ne voulant pas répondre par dessus et regardais à l'intérieur du sachet de bouffe sauf que la grosse main d'Ousmane l'attrapait avant que je ne puisse prendre un seau de tenders.

- Si tu veux graille, tu me parles Chaplin.

Mon ventre se mettait à gargouiller et je grognais en laissant tomber ma tête en arrière sur le lit pour être allongée. Ousmane soufflait à son tour avant de déposer les sacs KFC en carton sur la table de nuit et il venait se mettre à côté de moi.

Nous contemplions tous les deux le plafond décrépit de l'hôtel. J'étais à Paris, demain j'allais découvrir une partie de ma famille qui m'était caché. Autant vous dire que ça me stressait énormément.

- Je sais que c'est dur, je sais que c'est compliqué ce que tu vis poulette, je peux même pas l'imaginer, ça je sui d'accord. me disait-il en croisant ses mains sur son ventre. Maintenant, je suis là pour t'aider et pour te soutenir puisque Lucas n'est pas là. D'ailleurs, je comprends même pas pourquoi tu ne lui as pas dit.

Je faisais tout simplement ça pour qu'il ne stresse pas et veuille rentrer sur Paris pour moi. Je voulais qu'il profite de ses vacances pour son anniversaire avec ses amis. J'étais grande, je savais faire face à mes problèmes seule, j'en avais pris le pli.

Une sonnerie me fit sursauter et je tournais la tête vers Ousmane qui avait mon téléphone entre les doigts, il était en train d'appeler Lucas. Je lui sautais carrément dessus et raccrochais avant de verrouiller mon portable.

- Merde Camille ! s'emportait Ousmane en se redressant. Arrêtes maintenant parce-que qtu m'énerves là ! T'es pas seule putain t'es pas seule ! Pourquoi tu veux régler tes problèmes sans l'aide des autres alors que nous, on est là pour toi ?!

Je le regardais se prendre la tête tout seul, me penchais pour prendre un seau de poulet et commençais à manger. Ousmane soupirait et entrait dans la salle de bain en claquant la porte. Vas-y pètes le verrou, c'est ton père qui l'a fait aussi.