𝘴𝘢𝘷𝘢𝘨𝘦

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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐 : Tu le kiffes avoue

𝑪𝑨𝑴𝑰𝑳𝑳𝑬 𝑯𝑶𝑪𝑲

Je me tournais sur le dos et enlevais la couverture de mon corps brûlant. Et voilà, un énième cauchemar. Je soupirais en passant ma main sur mon front plein de sueur et me redressais en posant mes deux pieds sur le carrelage de ma chambre.

Je frissonnais légèrement au choc de température et me relevais en remettant correctement une des bretelles de ma nuisette. Toujours les pieds dénudés, j'ouvrais la porte-fenêtre et accédais au balcon. L'air frais de la nuit barcelonaise me refroidissait un peu et je fermais les yeux en profitant du calme.

Je cramponnais mes doigts autour de la rambarde du balcon en pierre et laissais mon regard dériver sur le paysage. Le quartier était en hauteur par-rapport au reste de la ville et je regardais les lumières qui bordaient la plage au loin. La mer était presque indissociable et je rassemblais mes cheveux collants en une queue de cheval haute.

Après une bonne quinzaine de minutes seule sur le balcon, je me décidais à descendre à la cuisine pour boire un verre d'eau. J'ouvrais un des placards pour en sortir un verre et le remplissais à l'aide de la feinte du frigo américain d'Ousmane. Je fronçais les sourcils en entendant comme des pieds qui tapaient sur la terrasse et remarquais que la baie du salon était entrouverte.

Je reposais mon verre vide sur le plan de travail en marbre, quittais la cuisine pour rejoindre le salon et enfin sortir complétement de la maison pour arriver sur la terrasse. Je plissais les yeux et voyais un halo de lumière blanche près du petit salon de jardin.

Je me rapprochais petit à petit et apercevais difficilement Lucas de dos, son ordi sur ses genoux dénudés à cause de son short rouge. Il était torse nu, un casque de couleur sombre sur les oreilles et son pied claquait en rythme sur le bois de la terrasse.

Une idée diabolique germait dans mon esprit et j'attrapais une bouteille d'eau qui traînait avant de m'avancer dangereusement vers Lucas. Je comptais bien me venger du fait qu'il m'ait lancé dans la piscine plus tôt dans l'après-midi. Dans un silence complet, je dévissais le bouchon et d'un coup, déversais le fond de la bouteille sur le dos nu de Lucas.

Il frissonnait, lâchait un cri pas viril et se retournait d'un bond vers moi. Son casque avait légèrement glissé au niveau de son cou dû à son sursaut. Je m'empêchais de rigoler aux éclats pour ne pas réveiller les voisins même si ça devait être déjà fait à cause du hurlement de Lucas.

Il posait son ordinateur sur la table basse, enlevait son casque et sans que je ne crie garde, il me foutait une balayette. De justesse, je me rattrapais à lui donc je ne tombais pas à terre. J'étais pendue à son cou, mon bras enroulé autour de sa nuque et le sien près du bas en mon dos. Je lui jetais un regard apeuré et me redressais en posant mes mains sur ses épaules.

J'étais plutôt gênée par la situation, ça me rappelait ce qu'il s'était passé la dernière fois chez moi. J'avalais difficilement ma salive et Lucas reprenait son petit sourire en coin.

- Là tu pourras pas me claquer la porte au nez je me trompe ?

Je le regardais dans les yeux et bizarrement, sentir ses lèvres contre les miennes ne me dérangeait pas sur le moment. C'était sûrement du au fait qu'on était le soir et que par conséquent, je me laissais plus aller. Ah si si, c'était vrai.

- Bordel il va nous espionner ce con. Hé Ous si tu veux mieux voir, prends des jumelles frérot !

Je fronçais les sourcils et suivais le regard de Lucas qui se portait derrière moi. Je relevais la tête et voyais Ousmane, affalé sur la rambarde de son balcon avec ce qu'il me semblait être un paquet de chips. Je m'éloignais de Lucas et le fusillais du regard.