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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔 : T'es jaloux



𝑪𝑨𝑴𝑰𝑳𝑳𝑬 𝑯𝑶𝑪𝑲

Dans quel merdier je m'étais encore mis moi ? C'était cette pensée qui me torturait l'esprit à chaque fois que je me faisais bousculer par une foule de supporters surexcités, et de parents qui tentaient de garder près d'eux leurs enfants. Quelle idée aussi d'avoir accepté de venir, Ousmane avait bien de la chance de m'avoir amadoué avec du champagne.

Les nerfs à vif, je ne me gênais pas pour légèrement pousser une femme sur le côté, qui était littéralement en travers de mon chemin pour me rendre vers le couloir recouvert d'un tapis rouge. Pas de doute, c'était le côté privilégié. 

Voyant la lumière au bout du tunnel, je soupirais en me cramponnant à mon sac à main, manquerait plus qu'on me vole mon portable ou mes sous, et avançais jusqu'à un grand vigile qui me toisait déjà de la tête aux pieds. Il allait sûrement me prendre pour une abrutie à venir à un match de foot sans maillot pour supporter une équipe mais ce n'était pas de ma faute, un certain Mansour avait omis de m'en donner un.

Et hors de question que je débourse le moindre centime sans être sûre des qualités de l'Équipe de France.

- Carte d'identité s'il vous plaît. me demandait poliment le grand gaillard qui faisait au moins une tête de plus que moi. 

- Oui bien sûr.

Sans me faire prier, je sortais ce qu'il me demandait de mon sac et lui montrais mon billet ainsi que ma carte. 

- Monsieur Dembélé ne m'a pas informé qu'il invitait quelqu'un, vous ne figurez pas sur la liste des familles et vous n'avez pas de pass, mademoiselle.

- Et donc ? demandais-je en sentant que ça allait mal se passer pour moi.

Surtout pour Ousmane si je m'étais déplacée pour rien. 

- Je ne peux pas vous laisser entrer.

- Et si j'appelle monsieur Dembélé ?

- S'il me confirme, ce sera bon.

Je hochais de la tête en y voyant un maigre espoir, et prenais mon portable de mon sac à main en soufflant longuement. Pour pouvoir laisser les gens entrer, je me décalais sur le côté en souriant nerveusement alors que je finissais par poser le combiné sur mon oreille.

~ M'appelles pas pour me dire que tu viens pas sinon c'est moi qui va venir te cherch-

~ Bonjour, je vais très bien et toi ?

~ Abrèges. je levais les yeux au ciel, il aimait trop mal parler pour redevenir tout gentil derrière. Tu veux quoi ?

~ Quelle délicatesse. Espèce de bouffon va t'as pas mis mon nom sur la liste.

~ Hein ? Quelle lis- Oh merde

~ Putain Ousmane ! m'écriais-je un peu trop fort, attirant le regard curieux du mec de la sécurité sur moi. 

~ Vas-y tranquille, je t'envoie Lucas.

J'allais riposter et l'incendier sauf que ce débile raccrochait immédiatement, comme à sa putain d'habitude. Légèrement agacée - voire beaucoup - je râlais longuement avant de me tourner vers le vigile qui me fixait toujours du coin de l'œil.

- Hum... Lucas... Enfin monsieur Hernandez va venir régler ce petit incident. disais-je en me me grattant nerveusement le poignet.

- Je l'attends alors.

𝘴𝘢𝘷𝘢𝘨𝘦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant