Chapitre XVI

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Ils descendirent longtemps des escaliers esquintés et rendu glissant par l'humidité ambiante. De temps en temps, quelqu'un trébuchait dans le noir et les autres se débrouillaient pour le rattraper avant qu'il ne tombe. Ils se tenaient au parois poisseuse de l'endroit faisant fuir les insectes qui y avaient établi domicile. Les Hobbits n'osaient même plus se plaindre, le moindre son se répercutant sur les parois. Lorsqu'ils atteignirent la fin de cet interminable escalier, Aelandir comprit qu'ils étaient dans une très grande salle car elle ne pouvait pas en apercevoir les limites. Il y faisait si sombre qu'elle n'arrivait pas à savoir où elle devait poser les pieds. Alors qu'elle manquait de glisser, Gandalf leva la tête et déclara sûr de lui en levant son bâton.

« - Risquons nous à faire un peu de lumière ! »

La lueur émise par le bâton magique s'intensifia, puis s'élèva vers le ciel, comme un petit astre au milieu de la nuit, jusqu'à éclairer les piliers de la salle et les plafonds. Ils étaient tous sculptés, couvert de motif géométrique et de gemme argenté, qui brillait à la lumière. Partout autour d'eux des petits faisceaux de lumière blanche. Ils levèrent tous la tête émerveillés devant le spectacle que les mines leurs offraient. Merry et Pipin firent quelques pas en avant, hors de la troupe pour se rapprocher des piliers avec fascination.

« - Pour sûr c'est artistique... Il y a pas d'erreur... » souffla Sam.

Gimli qui n'avait pas dit grand-chose depuis leur arrivée dans les mines, leva le visage vers les plafonds à son tour. Ses yeux se remplirent d'espoir en admirant l'œuvre de ses ancêtres. Le savoir-faire des nains n'avaient pas disparu et ses murs en étaient la preuve. Tandis qu'ils avançaient, Gimli leur confia.

« - Lorsque je n'étais encore qu'un jeune nain, j'ai visité ces mines. Cette salle n'était jamais vide, toujours agitée par la fête ou les marchés, tout ceux de ma race connaissait la réputation de cet endroit. »

Par respect, ils se contentèrent de hocher la tête et de ne rien dire, laissant le nain se plonger dans ses souvenirs. Il y avait tant de chose dans ces murs dont ils ignoraient l'existence mais Gimli lui, tentait de se remémorer ce qu'il avait connu dans cet endroit. Même si ils savaient qu'ils ne pourraient pas rester là longtemps et qu'il fallait avancer, personne n'osait interrompre Gimli qui observait avec tant d'admiration ces murs. Aragorn s'avança lentement vers lui et en posant sa main sur l'épaule du nain il déclara d'une voix ferme.

« - Allons y mon ami. »

Gimli se tourna vers Aragorn, et lentement il hocha la tête.

À force de s'enfoncer dans les galeries, ils finirent par atteindre une autre grande salle, il y avait une petite salle baignée dans la lumière sur leur droite. Leurs regards furent attiré par la clarté et alors que Gandalf ouvrait la bouche pour leur demander de ne pas s'éloigner. Gimli courut vers elle.

« - Gimli ! Revenez ! » ordonna Le magicien gris d'une voix sévère que le nain ne sembla même pas entendre.

Le nain pénétra la pièce, s'arrêtant comme stoppé net devant ce spectacle d'horreur. Au centre un rectangle de pierre clos semblait être un tombeau de nain et autour de celui-ci, des ossements de corps lapidés et brisés. Les corps avaient été recouvert de poussière, prouvant qu'ils étaient là depuis longtemps et une odeur désagréable de chaire brûlée planait dans l'air. Gimli accourant, frotta la tombe frénétiquement pour en lire les inscriptions et lorsqu'il les eut compris il tomba à genoux, sa douleur était grande. Des larmes s'échappèrent de ses yeux et il  répétait dans un râle frénétique.

« - Non... Non... » murmurait-il désespéré.

Gandalf et la troupe le rejoignirent en un instant et comprenant sa détresse Boromir posa une main réconfortante sur l'épaule du nain. Qui tentait de calmer sa peine. La compagnie gardait le silence devant ce triste spectacle.

« - Ici gît Balin, fils de Fundin, seigneur de la Moria. » déchiffra Gandalf brisant la quiétude. « - Il est mort. C'est ce que je craignais. »

À l'entente de ce nom, la jeune elfe ne put s'empêcher de tiquer. Le nom de Balin n'était pas étranger à Aelandir. Bilbon lui avait parlé d'un nain qui portait le même nom et qui l'avait accompagné tout au long de son aventure vers Erebor..Même si elle n'avait jamais connu ce nain elle comprenait la tristesse de Gimli à l'idée de ne jamais pouvoir revoir son ami. Se souvenant de cette aventure elle jetta sur la tombe un regard presque admiratif, ce nain, même si il n'était plus, avait été quelqu'un de respectable.

« - Gandalf, il nous faut avancer, ne pas nous attarder ici. » lui conseilla Legolas en inspectant l'endroit d'un regard inquiet.

Tout autour d'eux il n'y avait que la mort, et si les gobelins qui avaient causé ce massacre était encore là ? Cachés dans les profondeurs de la mine ? Aelandir était d'accord avec l'elfe et elle appuya sa déclaration d'un mouvement de tête assurée. Il fallait partir au plus vite et une bonne partie de la communauté partageait cet avis. Gimli ne prêtant pas attention à la conversation récitait des prières en khuzdul, la langue des nains.
Mais le magicien l'écoutant à peine, tourna autour du tombeau. Il y avait là, un des squelettes appuyés au pied du tombeau qui attira son attention. Dans un état de décomposition très avancée, il tenait dans ses mains un vieil ouvrage, lorsque Gandalf voulut le récupérer, une bonne partie des ossements des mains du malheureux restèrent accroché à la reliure dans un bruit lugubre de claquement.  Ce qui virent cette scène ne purent s'empêcher par réflexe de fermer les yeux un instant ou de détourner le regard. Il posa l'ouvrage poussiéreux sur le tombeau et tenta de l'ouvrir, il en tournait délicatement les pages essayant de les décoller malgré l'humidité ambiante qui avait dévoré le manuscrit.

« - Ils ont prit le pont et la deuxième salle. Commença t'il en lisant à voix haute les cirths. Nous avons barricadés les portes. Mais cela ne tiendra pas très longtemps. Le sol tremble, les tambours... Les tambours viennent des profondeurs. Il marqua une pause pour tourner une page avant de continuer. Nous ne pouvons plus sortir. Une ombre s'avance dans le noir. Nous ne pouvons plus sortir…Ils arrivent... »

Pérégrin fit quelques pas en arrière vers le fond de la salle, perturbé par ce que leur racontait Gandalf. Une ombre à côté de lui le fit sursauter il fit un bond en arrière, avant de remarquer que ce n'était qu'un squelette qui tenait encore assis à cause de son armure. Il était assis au bord d'un puits. Pipin se tourna vers lui avec curiosité, il ne pouvait s'empêcher de se demander comment ce squelette avait pu rester assis sur le bord d'un puit.

Le jeune hobbit fasciné par ce crâne casqué couvert de toile d'araignée s'en approcha et il tenta de passer son doigt dans la cavité orbitale. Son geste irréfléchi fit basculer le crâne en arrière, il tomba droit dans le puits et vint se fracasser sur les parois, faisant un bruit ignoble à travers les mines.

Tous se retournèrent vers Pipin et comprenant son erreur il fit un pas vers la communauté. Le reste du squelette tanguait dangereusement

« - Attention ! » s'exclama Aelandir comprenant ce qu'il allait arriver.

Mais le squelette tombait déjà en arrière entraînant avec lui un seau et des chaînes qui avaient été attaché à ce qui restait du bras de la carcasse dans un fracas infernal. Le claquement du métal de l'armure résonnait maintenant à travers les murs de la Moria, s'enfonçant dans les profondeurs. Lorsqu'ils ne purent plus l'entendre tous retinrent leur souffle. Pipin n'osait plus bouger, honteux lorsque Gandalf s'écria plein de colère.

« - Crétin de Toucque ! Jetez vous dedans la prochaine fois, cela nous débarrassera de votre stupidité ! »

Il y eut un instant de silence, tous écoutait avec attention le bruit de la mine quand soudain venant des profondeurs, un son sourd et répétitif commença à se faire entendre. Un bruit de tambour qui s'amplifiait, remontant vers eux. La jeune elfe regarda ses camarades et constata dans leurs yeux une lueur d'angoisse. Tous se regroupèrent devant Frodon, comprenant l'assaut qu'ils allaient devoir affronter. Ils sortirent leurs armes et la lame de l'épée du hobbit brillait d'un bleu éclatant. Aelandir se tourna vers lui , elle ignorait qu'il avait en sa possession une lame elfique capable de réagir à la précense des serviteurs de Sauron. Elle sentit l'angoisse s'emparer d'elle, sortit son arc et l'arma prudemment.

« - Des orques... » constata Legolas à la vue de la lame et cette information agita les hobbits d'une toute nouvelle peur.

La Vagabonde De La Mer ( Lotr ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant