Partie II / Chapitre I

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Trois jours durant ils coururent sans presque jamais faire de pause, ils ne mangeaient ni ne dormaient, reprenant la course dès qu'ils en étaient capables. Le soleil cuisant les étouffait rendant leur avancée plus compliquée. Après avoir passé trois jours sans se changer ni se laver, Aelandir se doutait qu'ils n'étaient plus très présentables.  Aragorn menait la marche suivant les traces des orques et si Gimli n'avait cessé d'être à ses côtés le premier jour, il était maintenant un peu à la traîne derrière. Aelandir se retournait souvent pour l'encourager, et la détermination du nain le faisait avancer. Mais la fatigue était présente, ils désespéraient à l'idée de ne jamais réussir à rejoindre leurs amis. Ils avaient peur pour leur destin même si aucun d'entre eux n'osait le dire à voix haute.

Chaque pause semblait être une trop grosse perte de temps pour qu'ils se la permettent. Aragorn repartait toujours le premier rempli d'une détermination nouvelle. Ses capacités de rôdeur lui permettaient de les guider à travers la montagne, de suivre les traces des Uruk-haï malgré les changements de terrain. Aelandir comprenait en le regardant faire que toute ses années où ils avaient été séparés, Aragorn avait grandi, était devenu un homme, avait appris, là où elle était restée dans sa prison dorée. Cette pensée la gonflait de hargne et elle ne se laissait jamais être à la traîne pour cela.

Legolas les prévenait parfois d'un obstacle à venir pour qu'ils puissent le contourner, Aelandir ne vérifiait jamais ses dires sachant qu'elle pouvait lui faire confiance. Lorsqu'il prenait de l'avance sur les autres, le regard de l'elfe blond se posait toujours sur la jeune femme qui le rejoignait sans tarder. Il admirait alors, le soleil qui dansait dans ses cheveux à chacune de ses foulées, donnant l'impression qu'elle était un brasier ambulant. Cela lui redonnait du courage et éloignait la peur qu'il gardait en son cœur de la voir disparaître comme Boromir l'avait fait quelques jours plus tôt. Pourtant ils ne discutaient que très peu passant leur temps à courir dans l'espoir de rattraper leur retard sur les monstrueuses créatures qui avaient enlevé leurs amis.

Aragorn menait la marche, lorsqu'il décida de profiter de son avance pour tenter d'entendre leurs proies. La tête posée sur un rocher, il écoutait avec attention les vibrations. Les yeux clos. C'était une technique qu'il avait appris au côté des rôdeurs. Alors que Legolas le rejoignait, il déclara en se redressant pour repartir.

« - Ils ont forcé l'allure. Ils ont dû flairer notre présence ! Vite ! »

Avant que les autres ne puissent lui répondre, l'héritier du Gondor était déjà parti à toute vitesse.
Aelandir se tourna vers Gimli qui peinait à gravir la colline.

« - Dépêchons -nous maître nain ! »

Et sans attendre de réponse, elle partie a la suite d'Aragorn. Gimli, le souffle court, laissa échapper.

« - Trois jours et trois nuits de poursuite sans manger ni se reposer, et pas une trace de notre gibier ! Alors que peut bien raconter un rocher ! »

Même si le nain n'avait pas tort ils ne voulaient pas perdre espoir, ils devaient retrouver leurs amis quoi qu'ils en leurs coûteraient.
Ils forcèrent donc l'allure, courant aussi vite que possible ne se permettant plus aucune pause.

La lumière du soleil commençait à décliner et le souffle à leur manquer. La distance entre leurs gibiers et eux s'amenuisaient leur donnant de l'espoir. Alors qu'elle tentait de voir ou elle posait les pieds pour ne pas tomber,  car la pente devenait de plus en en plus esquintée, Aelandir aperçut un petit objet sur lequel la lumière se reflétait. Ses yeux s'écarquillèrent d'un nouvel espoir et elle le montra du doigt.

« - Aragorn ! Regardez donc ! »

L'homme se tourna vers elle et apperçut a son tour l'objet de sa surprise il s'agenouilla pour le récupérer et déclara rempli d'une nouvelle hardiesse.

La Vagabonde De La Mer ( Lotr ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant