Chapitre XVI

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Ils ne voulaient pas quitter cet instant, ils voulaient rester là, ensemble. Si la colère de l'elfe blond semblait avoir soudain disparu, balayé par d'autre sentiment bien plus fort, leurs angoisses étaient toujours présente. La nuit noire était tombée, les hommes qui passaient étaient préparés pour la guerre et regardaient avec inquiétude l'épée qui leur avait été confié. Beaucoup n'avait jamais vu la guerre. Legolas prit lentement la main de la jeune femme, l'emmenant à l'abris des regards indiscrets, et elle se laissa faire sans poser de question, elle avait l'impression de flotter maintenant qu'elle était auprès de lui. D'épais nuages empêchaient de voir les étoiles, pourtant l'elfe blond regarda longuement le ciel  avant de lui raconter doucement.

« - Ma mère est morte en temps de guerre. C'était il y a si longtemps que j'en ai oublié la douceur de son visage et le son de sa voix. J'ai eu peur que l'histoire se répète, je suis désolé de vous avoir fait cette demande, je sais qu'elle était injuste.

- Et je suis désolée pour votre mère. » lui répondit elle en resserrant son emprise sur la main de l'elfe blond.

Ils restèrent longtemps ainsi, dans le silence, leurs mains serrées l'une contre l'autre pour tenter de trouver du réconfort dans ce simple contact. À un moment, alors que toutes les femmes et les blessés avaient finit de quitter la forteresse pour aller vers les cavernes, elle se pencha vers Legolas.

« - J'ai peur de la guerre à venir. Pas seulement pour ma vie, je n'ose pas penser que je puisse la perdre, mais tous ces hommes, ces enfants, eux, s'ils la perdent, la douleur des leurs sera immense, sur eux pèsent la survie de leur proche. Ainsi même si nous sommes destinés à mourir cette nuit, je souhaite tout de même combattre à leur côté. »

L'elfe la regarda, dans son regard grave Aelandir crut apercevoir une légère pointe d'admiration. Comme s'il espérait aussi que le sacrifice à venir de ces nombreuses vies ne soit pas vain. Le silence s'était fait autour d'eux et les hommes rejoignaient lentement le poste qu'on leur avait confié pour le reste de la nuit.

« - Peut être devrions nous retourner au côté d'Aragorn. Proposa t'elle. Il aura besoin de nous dans ce moment décisif. »

Animé d'un nouveau courage, il se leva lentement avant d'hocher la tête, ensemble ils firent le chemin inverse pour rejoindre l'armurerie. Aelandir esquissa un sourire, elle était encore toute confuse par ce qui venait d'arriver des émotions complexes lui retournaient l'estomac, elle avait peur, oui, mais elle était heureuse aussi de savoir qu'elle aurait quelqu'un à ses côtés quoi qu'il arrive cette nuit. Ils suivirent les couloirs sous la voûte jusqu'à l'armurerie qu'ils avaient laissé quelques temps auparavant. Celle ci s'était vidée, la rendant étrangement calme et sobre, toutes les armes qui pouvaient servir avaient été emprunté par ces nouveaux soldats plus ou moins aguerris. Seuls Aragorn et Gimli se préparaient sans pour autant troubler le silence, enfilant les cottes de mailles dont les autres n'avaient pas voulu. Des cottes, dont on pouvait aisément savoir qu'elles etaient vieilles et de mauvaises manufacture. L'homme se préparait avec minutie pourtant sans le vouloir il fit tomber son épée au sol dans un tintement de métal. Legolas s'avança et récupéra la lame pour la lui tendre.

« Nous avons eu raison de vous faire confiance jusqu'ici. Commença t'il. Pardonnez moi j'ai été prompt à désespérer. »

« - Il n'y a rien à pardonner Legolas. Lui dit Aragorn en récupérant la lame avec un sourire encourageant. Le plus important c'est que vous soyez parmi nous. »

Aelandir remarqua le regard interrogateur que lui portait Aragorn, il voulait sûrement savoir comment elle avait fait pour le convaincre. À cette pensée les joues de la jeune femme prirent une légère teinte rose tandis qu'elle fuyait le regard de son ami et elle regarda le plafond de cette étroite salle d'arme l'air de rien.

La Vagabonde De La Mer ( Lotr ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant