La Vagabonde De La Mer ( Lotr )

Partie III / Chapitre I

Ils traversèrent les bois de Fangorn vers L'Isengard,  les protestations incessantes de Gimli, bien qu'elle soit légèrement bruyante, rythmaient leur voyage et les détournaient de l'étrange atmosphère qui pesait dans cette forêt. Aelandir était fascinée, elle se sentait à sa place au milieu de ses bois, et lorsqu'ils eurent trouvé leur rythme de marche, elle ferma les yeux, se laissant guider par son cheval. Elle écoutait avec attention le chant des arbres, même si elle était incapable de le comprendre il résonnait en elle, et au delà de résonner il s'accordait avec l'énergie qui dansait au fond d'elle, tentant de briser les barrières qu'elle s'imposait pour la sécurité de tous. Elle avait l'impression étrange que toute les manifestations de cette énergie qu'elle avait ressenti depuis le début de cette aventure n'étaient que des étincelles face à ce qui sommeillait. Inconsciemment, elle était à la fois effrayé et séduite par l'idée qu'il puisse exister en elle, une puissance. Éomer qui chevauchait surtout au côté du roi finit par céder à sa curiosité et vint se positionner près de la jeune femme, il se racla la gorge, et dérangée par sa soudaine intervention elle rouvrit les yeux.

« - Alors... Vous avez participé à la bataille de Helm, selon les dires de mon oncle...» commença t'il d'abord.

Il s'installa un léger silence et Aelandir comprit qu'il attendait une réponse alors elle se tourna vers lui et hocha la tête. Elle réalisa en regardant son visage, qu'il était très jeune, elle ne put s'empêcher de remarquer que ses cheveux roux pâle ressemblaient à ceux de son oncle.

« - Oui, j'ai combattu au côté de votre peuple. »

- J'avoue ne pas avoir été très aimable la première fois que nous nous sommes rencontrées, je vous prie de m'excuser. » réussit-il à dire après un court silence et visiblement ces simples mots lui coûtaient un effort certain.

Aelandir esquissa un rictus et elle déclara d'un ton si gai qu'elle s'étonna elle-même.

« - Vous êtes excusé. Je sais que ma présence surprend, mais sachez que nul ne remet en cause ma place dans cette aventure, et j'espère que vous ne le ferez plus.

Éomer hocha la tête en silence, voyant qu'il était mal à l'aise la jeune femme eut un peu de compassion et elle lui glissa.

« - Pour la bataille, nous n'aurions su que faire si vous n'étiez pas arrivé !

- Gandalf nous a trouvés au milieu de la nuit. Renchérit le jeune capitaine ravi de se trouver en terrain connu. Nous étions bien surpris de le voir et mes hommes ont failli l'attaquer.

- C'est à croire que ce magicien fait le même effet à tout le monde... » déclara-t-elle en riant légèrement.

Étonné de l'entendre rire avec une telle franchise, il la regarda un instant, puis voyant qu'elle était sincère il laissa échapper à son tour un léger sourire.Ce rire plein d'une telle fougue le fit penser qu'elle ressemblait beaucoup à Eowyn, ce besoin de liberté inscrit dans ses traits, dans ses expressions et dans sa voix, voilà en quoi elles étaient similaires. Mais Aelandir était libre, là où Eowyn avait été retenu par ses fonctions. Il avait l'impression étrange que même au milieu de cette forêt sombre cette elfe brillait apportant des reflets chatoyants à la nuit noire. Il secoua la tête pour chasser cette idée de son esprit et il se reprit, se disant à lui-même que sa présence lors de la guerre, bien qu'impressionnante, restait contre nature.

Même s'ils n'eurent pas une grande conversation, ces quelques mots échangés suffirent à former une sorte de trêve, dans le silence de la marche ils se considéraient enfin comme des compagnons de routes. Ils atteignirent la lisière au milieu de l'après midi. Ravi de retrouver la lumière du soleil ils accélérèrent le pas mais Gandalf les mit en garde.