Chapitre V

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Aelandir qui n'avait jamais fait de long voyage à cheval fut heureuse de retrouver la terre ferme. Ils allaient enfin pouvoir se reposer. Cela faisait plusieurs jours qu'ils n'avaient pas pu s'arrêter dans la quiétude et retrouver cette sensation les remplissait de soulagement. Pourtant, ils ne s'étalèrent pas. Gimli tomba presque immédiatement dans un profond sommeil et ses ronflements firent rire Aelandir qui ne put s'empêcher de faire remarquer.

« - Il était inutile de chercher un rocher pour nous dissimuler. Gimli peut être entendu sur au moins dix lieux ! »

Legolas s'approcha d'elle et se pencha vers son oreille pour lui glisser.

« - Ne soyez pas trop dure avec lui Aelandir. Notre pauvre ami nain n'a jamais autant courru de sa vie. »

Elle sursauta, étonnée de sentir la chaude respiration de l'elfe venir caresser son cou. Elle ressenti un manque inexplicable quand il s'éloigna d'elle. Il monta sur la roche avec agilité puis se tourna vers elle, lui  faisant signe de le suivre d'un mouvement de tête.

Assis l'un à côté de l'autre, ils regardaient le ciel, cherchant à apercevoir la lueur des étoiles. Mais d'épais nuages noirs les voilaient à leurs grands désarrois.

« - Me voilà bien loin d'Imladris... » dit-elle à mi-voix en observant l'immensité.

- N'avez vous pas toujours rêvé d'aventure ? lui demanda-t'il soudain curieux.

- Si, bien sûr, et je sais que ma place est ici à vos côtés. Mais je m'inquiète pour mes proches. Je crains qu'à mon retour, si je reviens, ils aient pris le bateau pour les terres immortelles.

- Vous reviendrez, n'en doutez pas. Mais si ce n'est pas indiscret si ils sont partis les rejoindrez vous ?

-  Peut-être un jour. Lui avoua t'elle. Mais je ne pourrais me résoudre à quitter si tôt cette terre. Il me reste tant de choses à faire. Et vous ? Lui demanda t'elle en se tournant vers lui. Rejoindrez-vous les terres immortelles ?

- Je rejoindrais ces terres dans le même bateau que vous, ma dame. »

Elle ne sut pas trop quoi lui répondre, ses moyens soudainement perdus. Elle se détourna de lui pour éviter de se perdre dans sa contemplation. Alors qu'elle levait de nouveaux la tête vers les étoiles, la voix de Legolas s'éleva de nouveau.

« - Puis-je me permettre de vous poser une question ?

- Vous n'avez pas à me demander ma permission... Répondit-elle dans un rire doux.

-  Quels liens vous unissent, vous et le seigneur Haldir ? »

Aelandir étonnée par cette étrange question, arrêta de regarder le ciel et posa son regard sur la lueur qui rougeoyait sur l'horizon.

« - Le seigneur Haldir et moi... Sommes de vieux amis. Il a été pour moi un mentor et un compagnon dans mes jeunes années. Pourquoi cette demande ?

- Car en voyant la puissance du lien qui vous unissait lorsque nous étions encore en Lórien j'ai pris peur.

- Peur ? Mais de quoi ? »

Cette fois ci, Aelandir regarda dans la direction de Legolas, celui-ci l'admirait déjà. Elle ne put s'empêcher de poser son regard une nouvelle fois dans ses yeux.

À chaque fois, elle était subjuguée, mais ce soir dans la nuit noire elle le fut plus encore. Le bleu profond semblait étinceler. A tel point qu'elle ne put s'empêcher de s'y perdre. Il avait toujours été beau mais Aelandir vivait maintenant la beauté de cet elfe différemment. Ils étaient étonnamment proches mais elle ne s'en rendit pas tout de suite compte. Il se pencha encore  vers elle, réduisant la distance qui les séparait. Aelandir eut l'impression que son cœur battait si fort que tous pouvaient l'entendre. La respiration de l'elfe blond vint lentement  caresser son visage.  Mais non loin d'eux c'est les voix de Aragorn et de Gandalf qui les firent sortir de leur rêverie. Aelandir fit précipitamment un mouvement de recul et Legolas fit de même. Soudain paniquée la jeune femme se redressa et déclara simplement.

La Vagabonde De La Mer ( Lotr ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant