La Vagabonde De La Mer ( Lotr )

Chapitre XIX

Sans hésiter, malgré sa plaie qui faisait souffrir son articulation, elle aida les soldats à maintenir la porte, il fallait que ce dernier rempart tienne bon, peu à peu ils traînèrent les bancs pour pouvoir s'en servir comme barricade. Aragorn et Gimli étaient là, eux aussi maintenait les barricades, Aelandir en s'appercevant de leur présence fut empli d'un grand soulagement, la bataille n'était peut être pas terminée, mais ses compagnons d'armes étaient toujours à ses côtés.

Lorsque la barricade sembla être un peu plus solide, Aelandir s'éloigna un peu de la porte avant de se laisser choir sur le sol et ses armes s'entrechoquèrent dans un grand bruit de métal claquant. Son épaule la brulait si fort que la jeune elfe risqua un regard sur celle ci, son propre sang mélangé à celui de la vermine orc coulait encore. Elle réalisa qu'elle n'avait pas d'autre solution que de faire un bandage avec ce qu'elle avait sur elle, alors elle déchira la manche de sa tunique pour pouvoir observer la plaie, elle n'était pas belle, le sang commençait à peine à coaguler s'étalant de part et d'autre sur les vêtements de la jeune femme, sans hésiter elle prit le bout de tissu qui restait de sa tunique et l'entoura autour de sa plaie, lorsque le tissus vint toucher sa blessure elle serra les dents pour retenir un souffle de douleur. Mais sans hésiter elle fit le bandage le plus serré possible pour pouvoir utiliser son épaule sans être gênée par le sang.

Le roi du Rohan était silencieux, en retrait il regardait le sol, les yeux égarés il ne semblait plus réaliser l'ampleur de la situation, le désespoir avait envahi son âme. Anéanti, il se tenait courbé, quand il déclara d'une voix cassé par la peur et le doute :

« - La forteresse est prise... Alors tout est finit. »

Aragorn qui s'était lui aussi éloigné de la porte pour réfléchir à un moyen de la consolider plus encore, se retourna vers le roi avec un air révolté. Il ne pouvait accepter que le roi abandonne le combat dans cet instant où l'espoir était tous ce qu'il lui restait.

« - Vous avez dit que cette forteresse ne tomberait pas tant que vos hommes la défendrait ! S'exclama t'il. Et ils la défendent encore ! Ils sont mort en la défendant ! »

Mais le roi Théoden sembla à peine entendre le Numénorien, il resta silencieux, son second à ses côtés, Háma, l'homme à la chevelure rousse qui n'avait jamais douté de son roi, comprit alors que celui qu'il avait toujours respecté avait perdu la foi en son peuple. Aragorn se tourna vers lui.

« - Il y a t'il un autre moyen pour les femmes et les enfants de sortir de ces cavernes ? Lui demanda t'il avec empressement, conscient que le temps jouait maintenant contre eux. « Il y a t'il une autre issue ? »

Háma chercha le regard de son roi, comme pour chercher une permission de parler, mais son maître ne le vit pas. Son regard était soudain voilé.

« - Il existe un passage qui mène dans les montagnes. Se risqua t'il à annoncer. Mais ils n'iront pas loin les Urukaïs sont trop nombreux.

- Faites dire aux femmes et aux enfants de passer par les montagnes, lui demanda Aragorn soulagé de retrouver un interlocuteur, et barricadez l'entrée.

- Autant de morts... Murmura le roi les yeux dans le vide. Mais que peuvent les hommes face à tant de haine ? »

Aragorn laissa le roi à son silence et retourna aider les hommes. La lumière commençait à paraître lentement à travers les meurtrières. L'aube se levait, Aelandir sentit la lumière du soleil encore froid éclairer son visage et elle plissa les yeux. Cet éclat la poussa à regarder Legolas qui non loin d'elle, aidait encore les hommes à maintenir la porte, ses cheveux blonds étaient plein de sang et son visage était tâché par la poussière et le sang, mais il n'avait pas perdu espoir. Le bruit des uruk aï qui hurlaient en tapant derrière la porte était presque impossible à supporter mais ce faisceau de lumière blanche lui rappela leur retrouvaille avec Mithrandir, une couleur blanche et éclatante comme celle d'un soleil qui se lève.

Elle écarquilla les yeux, réalisant soudain qu'il restait un espoir, elle sauta sur ses deux pieds précipitamment en cherchant Aragorn du regard.

« - Aragorn, nous y sommes, cela fait cinq jours que Gandalf est partit ! »

L'héritier du Gondor se tourna vers elle en un instant, dans ses yeux brillaient maintenant la même lueur d'espoir. Il fit un pas vers le roi, celui ci leva lentement son regard vers lui, voyant brûler une lueur d'espoir qu'il pensait éteinte à jamais

« - Venez avec moi. Lui demanda Aragorn d'un ton ferme. Venez à leur rencontre.

- Pour la mort et la gloire. Déclara le roi du Rohan d'une voix étrangement sereine.

- Pour le rohan, pour votre peuple. Renchérit Aragorn.

-Le soleil se lève. Le cor de Helm, mes amis, va retentir dans le gouffre une dernière fois ! » s'exclama-t-il d'une voix forte. »

« - Oui ! » s'emporta Gimli dans un cris de victoire.

« - Voici venue l'heure de tirer l'épée ensemble! » déclara le roi en posant sa main sur l'épaule de Aragorn.

Les soldats du roi se tournèrent vers lui, il n'y avait plus une seule minute à perdre il allait falloir mener ce combat jusqu'au bout.

Très vite on fit remonter des chevaux des cavernes, il allait falloir attaquer de front sans douter sinon ce serait la mort assurée. Aelandir vit remonter des profondeurs de la terre un cheval à la robe noire qu'elle accueillit avec un léger sourire. Elendili, son ami de toujours allait combattre avec elle, il avait l'air plutôt serein malgré le tumulte autour d'eux. Aelandir s'approcha de lui avec douceur et lui murmura en elfique :

« - Mon ami, me suivras tu dans cette bataille ? »

L'animal souffla comme pour montrer son accord et s'avança vers elle, alors qu'elle se préparait à repartir au combat elle sentit sur elle un regard connu, elle se retourna pour regarder Legolas qui semblait veiller sur elle, une expression nerveuse déformait les traits de son visage.

« - Gimli a été envoyé sonné le cor. » lui dit il simplement.

Les elfes n'étaient pas les créatures les plus démonstrative de la terre de milieu. Mais dans les yeux de Legolas, Aelandir lisait soudain toute les choses qu'il voulait lui communiquer, son inquiétude à son égard, son affection, son espoir que cette bataille se termine vite. Alors elle approcha lentement sa main de la sienne et la serra doucement

« - Dommage, j'aurais adoré le voir monter à cheval. dit elle avec un sourire mutin.

- Notre ami est un excellent cavalier après tout. » Renchérit il en lui rendant son rictus et en  caressant avec son pouce l'une des phalanges de la jeune Elleth.

Un énième coup sur la porte, qui de toute évidence n'allait plus tenir longtemps les sortit de leur rêverie. Elle lâcha sa main et monta sur le dos de Elendili, posant sa main sur la garde de son épée elle lui demanda à voix basse :

« - Chevaucherez vous à mes côtés ? »

Legolas esquissa un sourire et sans répondre il rejoignit sa propre monture qu'il vint poster à côté d'elle, il se hissa à son tour, et lui jeta un regard entendu. Aelandir ne répondit rien. Devant eux Aragorn et le roi se préparait au combat. Un bruit de planche qui craque finit de les avertir de l'avènement de la bataille.

Le roi Théoden enfila lentement son casque, il porta la main à son épée, les rayons du soleil vinrent se mélanger à ses cheveux blond et blanc, la brise du matin qui s'infiltrait par les meurtrières vint caresser son visage, en cet instant, nul n'aurait pu douter de sa souveraineté. Soudain il se mit à rugir et sa voix se répercuta sur les murs de la salle.

« - Cruauté réveille toi, disait t'il, qu'importe le courroux et qu'importe la ruine et que l'aube soit rouge ! »

Il y eut une ovation, et les cris des hommes couvrirent presque le bruit de la porte qui s'affaissait sous son propre poids.

« -  Pour Eolingas ! » clama t'il avant de lancer son cheval au trot.

Le son du Cor se mit à raisonner dans toute la vallée du gouffre de Helm recouvrant les cris des orcs et des hommes, recouvrant le bruit des pas des chevaux. Le gouffre se retrouva ampli d'un chant nouveau, celui du chant des Rohirims, qui courageusement retournaient à la guerre.