Cette nuit-là ne fut pas un soir de fête, il y eut des chants mortuaires qui résonnèrent dans le gouffre, des prières adressées aux dieux, il fallait que tout soit fait avant le petit matin car le roi Théoden avait fixé leur départ. Tout ceux qui connaissaient un peu d'elfique se joignirent à Aelandir et Legolas lorsqu'ils entonnèrent en l'honneur de leur ami perdu un triste requiem. Ceux qui ne connaissaient pas cette langue, se contentèrent de garder le silence ou de s'éloigner pour refaire à la hâte les paquetages. Ça et là des enfants gambadaient à travers les murailles et étaient vite rattrapés par une remarque impérieuse de leur mère.
Lorsque le silence tomba sur Fort-Le-Cor, Aelandir resta longtemps assisse sur les murailles observant l'horizon. Ce chant de deuil avait installé en elle un soudain calme qui l'avait quitté dès les dernières paroles. Elle s'inquiétait maintenant pour Merry et Pipin, ces deux jeunes hobbits affrontaient seuls un monde qu'elle savait rempli de danger. Même si Gandalf l'avait de nombreuses fois rassurée sur le destin des hobbits, elle ne pouvait s'empêcher d'y penser. Se décidant à bouger, réalisant que ruminer ne lui servirait à rien, elle marchait le long des murailles et observait la nuit noire en espérant apercevoir quelques étoiles pour se changer les idées.
Les corps avaient été embaumés, elle avait proposé son aide à plusieurs reprises mais presque tous l'avaient refusé. La bataille était maintenant passée et plus personne ne voulait véritablement de son aide. Les hommes ne voulaient pas quérir l'aide d'une femme, et les femmes ne voulaient pas faire travailler une elfe. Même Caelnar l'avait gentiment renvoyé lorsqu'elle avait de nouveau proposé son aide, prétextant que ces deux filles suffisaient amplement pour ces tâches . Les mains vides de tout travaux, elle se sentait bien seule en cet instant, ce qui lui rappelait l'absence des joyeux hobbits. Elle se sentait lasse, la mort de Haldir était pour elle une épreuve et elle ne voulait pas trop y penser pour ne pas se laisser abattre. Il avait été l'un de ses plus vieils amis, il lui avait enseigné tout ce qu'il pouvait la prenant sous son aile lorsqu'elle n'était encore qu'une toute jeune elfe rebelle. Chacune de ses visites à Foncombes était synonyme de longues ballades car son père la laissait faire ce qu'elle voulait tant qu'il pouvait l'accompagner.
Elle ne savait pas vraiment où était ses compagnons. Aragorn dès la fin de la bataille avait été sollicité à de nombreuses reprises par le roi ou par ses généraux et il avait répondu présent à chaque fois. Éowyn ne se trouvait jamais loin d'Aragorn. Même si elle était fort occupée à donner des directives et à aider les blessés à empaqueter leurs affaires. Aelandir avait très bien vu la réaction d'Eowyn lorsqu'elle avait revu Aragorn. Cette expression ne trompait personne, elle aimait cet homme. La jeune elfe l'avait plaint en voyant cela, car elle connaissait un lien plus fort, celui qui le liait à Arwen. Legolas et Gimli s'étaient éloignés dès la fin du chant funéraire la laissant seule avec ses pensées.
Ce fut Gimli qui la tira de sa triste rêverie, elle l'entendit arriver de loin, il ne s'était pas séparé de ses armes depuis la bataille et il n'avait visiblement pas pris le temps de se laver, sa voix sonore la surpris, la tirant hors de son profond silence. Il parlait activement avec Legolas et il semblait le houspiller.
« - Ah ! Dame Aelandir ! J'aurais besoin de votre avis puisque vous seule peut être neutre dans cette affaire !
Intriguée la jeune femme se tourna vers le nain, mais avant qu'elle ne puisse poser de question Gimli renchérissait déjà, il semblait avoir complètement oublié la peine de la jeune femme.
« - Nous avons fait un petit concours de cibles abattues avec l'elfe, et voilà que, alors que j'en étais à 43, il tire dans un orc que j'avais déjà touché et il le compte comme un point pour lui.
- Il bougeait encore. Fit remarquer Legolas qui le suivait, légèrement amusé par les manières du nain.
- Ma hache était planté dans son système nerveux ! N'essayez pas d'influencer son jugement oreille pointue ! » Lui ordonna t'il le plus sérieusement du monde.
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La Vagabonde De La Mer ( Lotr )
Hayran KurguUne enfant est revenue de Valinor, un nourrisson à peine conscient du voyage qu'elle a parcouru. Recueillie par un des grands seigneurs elle a grandi, évoluant auprès de ceux qu'elle pensait être son unique famille. Mais le secret ne sera pas éterne...